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que vous soyez rassasiés à la mamelle de sa consolation ; afin que vous tétiez et que vous regorgiez des délices de sa gloire infinie.[1]

12. Parce que voici ce que dit le Seigneur : Voilà que moi j’amènerai sur elle comme un fleuve de paix, et comme un torrent qui se déborde, la gloire des nations, laquelle vous sucerez ; à la mamelle vous serez portés, et sur les genoux on vous caressera.

13. De même qu’une mère qui caresse quelqu’un de ses enfants, de même moi je vous consolerai ; et c’est dans Jérusalem que vous serez consolés.

14. Vous verrez et votre cœur se réjouira, et vos os comme l’herbe germeront ; et l’on connaîtra que la main du Seigneur est pour ses serviteurs, et il sera indigné contre ses ennemis.

15. Parce que voilà que le Seigneur viendra dans le feu, et ses quadriges seront comme la tempête, pour répandre dans son indignation sa fureur, et ses reproches dans une flamme de feu ;[2]

16. Parce que le Seigneur jugera dans le feu et avec son glaive toute chair ; et ils seront bien nombreux, ceux qui seront tués par le Seigneur.[3]

17. Ceux qui se sanctifiaient et croyaient se rendre purs dans leurs jardins, derrière la porte, en dedans ; qui mangeaient de la chair de porc, et des abominations, et des rats seront consumés tous ensemble, dit le Seigneur.[4]

18. Mais moi je viens afin de recueillir leurs œuvres et leurs pensées, et de les rassembler avec toutes les nations et les langues ; ils viendront et ils verront ma gloire.

19. Je poserai un étendard parmi eux, et j’enverrai ceux d’entre eux qui auront été sauvés, vers les nations, vers la mer, en Afrique et en Lydie, qui tend la flèche ; dans l’Italie et la Grèce, dans les îles au loin, vers ceux qui n’ont pas entendu parler de moi, et n’ont pas vu ma gloire. Et ils annonceront ma gloire aux nations,[5]

20. Et ils amèneront tous vos frères de toutes les nations comme un don au Seigneur, sur des chevaux, sur des quadriges et sur des litières, sur des mulets et sur des chariots, à ma montagne sainte, Jérusalem, dit le Seigneur, comme si les fils d’Israël portaient un présent dans un vase pur dans la maison du Seigneur.[6]

  1. Is. 66,11 : Infinie ; littéralement qui est de toute sorte (omnimoda) (en un seul mot ?).
  2. Is. 66,15 : Pour répandre. Le texte hébreu exprime la particule pour omise dans la Vulgate.
  3. Is. 66,16 : Dans le feu ; environné du feu. Comparer à Psaumes, 49, 3 ; 96, 3 et 2 Thessaloniciens, 1, 8, où saint Paul semble faire allusion à ce passage d’Isaïe.
  4. Is. 66,17 : Ils se sanctifiaient ; ils croyaient se sanctifier, se purifier de leurs crimes en se baignant dans leurs jardins, tandis que ces sortes de bains n’étaient établis que pour laver certaines souillures légales et extérieures ; c’est l’explication de saint Jérôme et de plusieurs autres interprètes. ― Des abominations ; c’est-à-dire d’autres animaux que la loi mosaïque déclarait impurs, outre le porc et le rat ici nommés. Voir Lévitique, chapitre 11.
  5. Is. 66,19 : Lydie, qui tend la flèche ; littéralement qui tendent (tendentes) ; ce pluriel, qui se trouve aussi dans le texte original, vient de ce que le mot Lydie désigne ici, non le pays, le sol, mais les habitants, les Lydiens ; hébraïsme dont la Bible fournit d’autres exemples. Jérémie (voir Jérémie, 46, 9) nous dépeint les Lydiens saisissant leurs carquois et lançant leurs flèches. ― La flèche (sagittam) ; au lieu de flèche l’hébreu porte arc. ― Quant aux envoyés qui doivent se répandre parmi tous les peuples du monde pour leur annoncer la gloire du Seigneur, ce sont évidemment les apôtres de Jésus-Christ.
  6. Is. 66,20 : Comme si les fils d’Israël, etc. D’après la loi, les Israélites devaient porter au temple en cérémonie les prémices des fruits (voir Deutéronome, 26, verset 1 et suivants).