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un signe de trois années et un présage pour l’Egypte et pour l’Ethiopie ;[1]

4. Ainsi le roi des Assyriens emmènera la captivité de l’Egypte, et la transmigration de l’Ethiopie, composées de jeunes hommes et de vieillards, nus et déchaussés, ce qui doit être caché dans le corps ayant été découvert pour l’ignominie de l’Egypte.[2]

5. Et ils craindront, et ils seront confondus par l’Ethiopie dans leur espoir, et par l’Egypte dans leur gloire.[3]

6. Et il dira, l’habitant de cette île en ce jour-là : Voilà, c’était notre espérance, ceux auprès desquels nous avons cherché du secours, afin qu’ils nous délivrassent de la face du roi des Assyriens ; et comment pourrons-nous échapper, nous ?[4]

CHAPITRE 21.


1. Malheur accablant du désert de la mer. Comme des tourbillons viennent de l’Africus, il vient du désert, d’une terre affreuse.[5][6]

2. Une vision pénible m’a été annoncée ; celui qui est incrédule agit infidèlement ; et celui qui dépeuple, dévaste. Monte, Elam ;

  1. Is. 20,3 : De trois années de malheurs qui pèseront sur l’Egypte et l’Ethiopie.
  2. Is. 20,4 : Nus et déchaussés ; littéralement nue et déchaussée (nudam et discalceatam), au singulier, quoique se rapportant à captivité aussi bien qu’à transmigration. C’est encore un hébraïsme en vertu duquel, lorsqu’un attribut a deux sujets partiels, il peut concorder avec le plus voisin. ― Les troupes de Sargon purent emmener des captifs égyptiens en Assyrie, mais Assaraddon surtout, son petit-fils, et Assurbanipal, son arrière petit-fils, emmenèrent en captivité un grand nombre de jeunes hommes et de vieillards pris en Egypte.
  3. Is. 20,5 : Ils seront confondus, etc. ; c’est-à-dire frustrés du secours qu’ils attendaient de l’Ethiopie, et de la gloire qu’ils espéraient recueillir par leur alliance avec l’Egypte.
  4. Is. 20,6 : Ile ; le terme hébreu signifie proprement contrée éloignée, lointaine, et aussi voisine de la mer. Ainsi il s’agit ici des habitants des contrées maritimes de la Palestine.
  5. Is. 21,1-10 : Prophétie contre Babylone. Elle porte un titre un peu énigmatique, dans lequel Babylone est appelée désert de la mer. Babylone fut assiégée trois fois pendant la vie d’Isaïe, en 710 par Sargon, en 703 et en 691 par son fils Sennachérib. Mais le siège de Babylone qu’annonce la prophétie, et la dévastation qui en est la suite, sont postérieurs, car au temps de Sargon et de Sennachérib, ce ne furent pas les Elamites et les Perses qui s’emparèrent de la ville ; la prédiction ne s’accomplit que longtemps après la mort d’Isaïe, quand Cyrus se rendit maître de cette fameuse cité. Les détails que nous ont transmis les auteurs anciens sur la prise de Babylone par ce prince son en parfait accord avec ce que nous lisons ici.
  6. Is. 21,1 : Malheur accablant. Voir Isaïe, 13, 1. ― Désert de la mer ; c’est-à-dire Babylone, ainsi appelée, soit à cause de sa position sur l’Euphrate, et des lacs qui étaient dans son désert ou sa campagne, soit, comme dit saint Jérôme, à cause de l’état où elle devait être réduite un jour. Comparer à Isaïe, 13, 1 et Jérémie, 51, vv. 36, 41. ― Il vient ; c’est-à-dire l’ennemi. ― D’une terre affreuse ; la Médie et la Perse, pays affreux, en effet, en comparaison de Babylone. ― Comme des tourbillons viennent de l’Africus, en hébreu, du Négeb, au sud de Juda, ainsi appelé à cause de son aridité et de sa sécheresse. Les tempêtes sont terribles en Babylonie et en Susiane : « On peut les voir, dit Layard, quand elles viennent du désert, portant avec elles des nuages de sable et de poussière. L’obscurité devient presque complète. » Les tempêtes du sud de la Palestine sont du même genre. Voir Zacharie, 9, 14 ; Osée, 13, 15 ; Jérémie, 4, 11 ; 13, 24 ; Job, 1, 19 ; 37, 9.