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9. En ce jour-là, ses cités les plus fortes seront abandonnées comme les charrues et les moissons qui furent abandonnées à la vue des fils d’Israël ; et tu seras déserte.

10. Parce que tu as oublié le Dieu ton sauveur, et que de ton puissant secours tu ne t’es pas souvenue ; c’est pour cela que tu planteras du bon plant, et que tu sèmeras une semence étrangère.

11. Au jour de ta plantation c’était une vigne sauvage, et dès le matin ta semence fleurira ; la moisson a été enlevée au jour de l’héritage, et tu en éprouveras une douleur grave.[1]

12. Malheur à la multitude de peuples nombreux ; elle est comme la multitude des flots d’une mer mugissante ; et le tumulte des troupes, comme le bruit des grandes eaux.[2][3]

13. Des peuples feront un bruit, comme le bruit des eaux qui débordent, et il le menacera, et il fuira au loin ; et il sera emporté comme la poussière des montagnes à la face du vent, et comme un tourbillon devant la tempête.[4]

14. Il sera au temps du soir, et voici le trouble, au temps du matin, et il n’existera plus, voilà la part de ceux qui nous ont dévastés, et le sort de ceux qui nous ont pillés.[5]

CHAPITRE 18.


1. Malheur à la terre qui retentit par la cymbale de ses ailes, qui est au-delà des fleuves d’Ethiopie,[6][7]

  1. Is. 17,11 : De l’héritage ; c’est-à-dire de la récolte.
  2. Is. 17,12-14 : Prophétie contre les Assyriens, annonçant la destruction de l’armée de Sennachérib.
  3. Is. 17,12 : La multitude de peuples nombreux. Les Assyriens enrôlaient dans leurs armées des soldats tirés de tous les peuples qui étaient leurs tributaires.
  4. Is. 17,13 : Il le menacera (increpabit eum) ; le pronom le (eum) se rapporte au mot bruit (sonitus) qui précède, selon les uns ; mais plus probablement, selon les autres, à peuples (populi) ; car, outre que la suite autorise cette interprétation, on a pu remarquer plus d’une fois que, dans les récits bibliques, le pronom qui devrait être au pluriel se met au singulier, et signifie dans ce cas chacun.
  5. Is. 17,14 : Il sera, etc. Chacun d’eux répandra le soir le trouble et la terreur, et le lendemain matin il n’existera plus. Comparer à 4 Rois, 19, 35-36. ― La part ; le sort, le jugement porté contre les Assyriens.
  6. Is. 18,1-7 : Prophétie sur l’Ethiopie. Le prophète se montre plein de sympathie pour ce pays qui est en guerre contre l’Assyrie, l’ennemi commun.
  7. Is. 18,1 : Malheur, etc. Voir Isaïe, 13, 1. ― On convient assez communément que cette prophétie regarde la terre de Chus ou d’Ethiopie, dont le roi Tharaca entreprit de secourir Jérusalem menacée par Sennachérib. ― Par la cymbale (cymbalo) ; le terme hébreu signifie sistre, instrument fort commun chez les Egyptiens. ― Ailes ; c’est-à-dire armées, que les Hébreux et même les Latins désignaient quelquefois par ce mot. Les Septante et le chaldéen l’ont entendu des ailes ou voiles des vaisseaux. ― Le mot traduit par cymbale est en hébreu : tselatsal, tintement, bruit, cymbale, sistre. Plusieurs commentateurs modernes y voient une allusion au tsaltsal, mouche très commune en Ethiopie et très dangereuse ainsi appelée chez les Gallas, et qui, chez d’autres peuplades, porte le nom de tsétsé. ― Au-delà des fleuves d’Ethiopie ; non seulement l’Ethiopie proprement dite ou le royaume de Méroé, qui s’étendait depuis la frontière méridionale de l’Egypte jusqu’à la jonction du Nil blanc et du Nil bleu, mais le pays au-delà de ces fleuves.