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23. Le Seigneur Dieu vit cela, et cela ne lui plut pas, et ils furent consumés par l’impétuosité de son courroux.

24. Il fit contre eux des prodiges extraordinaires, il les consuma dans une flamme de feu.

25. Et il augmenta la gloire d’Aaron, et il lui donna un héritage, et lui distribua les prémices des fruits de la terre.

26. Il leur prépara en premier lieu une nourriture jusqu’à satiété ; car ils doivent manger aussi des sacrifices du Seigneur, qui les lui a donnés ainsi qu’à sa postérité.[1]

27. Du reste, il ne doit point hériter de la terre des nations ; il n’a point de part au milieu de son peuple ; car le Seigneur est lui-même sa part et son héritage.

28. Phinéès, fils d’Éléazar, est le troisième en gloire en imitant Aaron dans la crainte du Seigneur,[2]

29. Et en demeurant ferme lorsque le peuple révérait des faux dieux ; par sa bonté et le zèle ardent de son âme, il réconcilia Dieu avec Israël.[3]

30. C’est pour cela que Dieu a fait avec lui une alliance de paix ; il lui a donné l’empire des choses saintes et de sa nation, afin qu’à lui et à sa postérité soit à jamais la dignité du sacerdoce.[4]

31. Et l’alliance avec David roi, fils de Jessé, de la tribu de Juda, c’est l’héritage du royaume pour lui et pour sa postérité, afin de répandre la sagesse dans nos cœurs, pour juger son peuple dans la justice, afin que leurs biens ne fussent pas anéantis ; et il a rendu pour leur nation leur gloire éternelle.[5]

CHAPITRE 46.


1. Jésus Navé, vaillant dans la guerre et successeur de Moïse parmi les prophètes ; il fut grand selon son nom,[6]

  1. Sir. 45,26 : Leur ; c’est-à-dire aux enfants d’Aaron. ― En premier lieu (in primis) ; avant tout, principalement ; selon d’autres, dans les prémices ; mais le grec et la version Sixtine lisent comme la Vulgate, et non pas dans les prémices (in primitiis), comme au verset précédent. ― Jusqu’à satiété ; c’est-à-dire très abondamment.
  2. Sir. 45,28 : Voir Nombres, 25, 7 ; 1 Machabées, 2, vv. 26, 54.
  3. Sir. 45,29 : En demeurant ; littéralement demeurer (stare). Cet infinitif, qui se trouve également dans les Septante est un hébraïsme ; car en hébreu l’infinitif remplace assez souvent les autres modes du verbe. ― Révérait (in reverentia) ; selon le grec, se détournait du Seigneur pour se livrer à l’idolâtrie et au libertinage. Voir Nombres, 25, 1-3.
  4. Sir. 45,30 : Dieu a fait alliance, etc. ; allusion aux paroles que Dieu fit adresser à Phinées pour sa conduite courageuse (voir Nombres, 25, 12).
  5. Sir. 45,31 : Pour juger. L’infinitif judicare est mis ici, comme dans les Septante, par hébraïsme, au lieu de judicandum. Comparer au verset 29. Remarquons que ce membre de phrase, pour juger, etc., est sous la dépendance du précédent, afin de répandre, etc., comme un effet l’est de sa cause.
  6. Sir. 46,1 : Jésus Navé ; c’est-à-dire Jésus, fils de Navé. Les Grecs nomment ainsi Josué, fils de Nun. ― Grand selon son nom. Le mot Jésus signifie en hébreu salut ; mais Josué, selon les différentes formes qu’il a dans cette langue, peut se traduire par sauveur, salut, sauveur donné de Dieu, dont Dieu est le second.