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repos il sera rassasié de ses richesses.

4. Le pauvre a travaillé en épargnant sur sa propre vie, et à la fin, il devient privé de tout secours.

5. Celui qui aime l’or ne sera pas justifié ; et celui qui cherche la corruption en sera rempli.[1]

6. Beaucoup ont fait des chutes, à cause de l’or, et leur perte est venue de sa beauté.[2]

7. C’est un bois d’achoppement que l’or pour ceux qui lui sacrifient ; malheur à ceux qui le recherchent avec ardeur ; et tout insensé périra par lui.[3]

8. Bienheureux le riche qui a été trouvé sans tache, et qui n’a point couru après l’or et qui n’a pas espéré dans l’argent et les trésors.

9. Qui est celui-là, et nous le louerons ? car il a fait des merveilles durant sa vie.

10. Celui qui a été éprouvé par l’or, et trouvé parfait, à celui-là sera une gloire éternelle ; à lui qui a pu transgresser et n’a pas transgressé ; faire le mal et ne l’a pas fait ;

11. Pour cela ses biens ont été affermis dans le Seigneur, et ses aumônes, toute l’assemblée des saints les racontera.[4]

12. Es-tu assis à une grande table ? n’ouvre pas le premier ta bouche.

13. Ne dis pas ainsi : Il y a bien des choses qui sont sur cette table ;

14. Souviens-toi qu’un œil mauvais est funeste.[5]

  1. Sir. 31,5 : Celui qui aime l’or, etc. Comparer à Proverbes, 28, 20 ;1 Timothée, 6, 9-10.
  2. Sir. 31,6 : Beaucoup, etc. Comparer à Ecclésiastique, 8, 3.
  3. Sir. 31,7 : C’est un bois achoppement jeté malicieusement dans un chemin pour faire tomber les passants. La même idée est exprimée plus bas, voir Ecclésiastique, 37, 10-11, et une semblable dans Lamentations, 5, 13, où la Vulgate a parfaitement rendu le verbe hébreu câschâlou par corruerunt. D’autres l’entendent de l’arbre de la science du bien et du mal, lequel était dans le paradis terrestre, et qui est devenu, par la faute de nos premiers parents, un arbre de chute ; d’autres des idoles, qui souvent étaient faites de bois (voir Isaïe, 44, 15) ; car l’avarice est une vraie idolâtrie (voir Ephésiens, 5, 5 ; Colossiens, 3, 5). D’autres, enfin, prétendent simplement que, comme il y a des pierres qui se trouvent tout naturellement sur le chemin, et qui font tomber lorsqu’on s’y heurte, il y a de même sur la voie des bois qui font tomber de la même manière. Cette dernière interprétation paraît la plus rigoureusement conforme à la simple expression du texte, bois d’achoppement ; mais suivante, ceux qui sacrifient, rend la troisième explication assez probable.
  4. Sir. 31,11 : L’assemblée des saints, des Israélites fidèles.
  5. Sir. 31,14-15 : L’œil mauvais ; c’est l’œil d’un homme avare et avide, qui pleure, lorsqu’il voit manger les autres plus qu’il ne voudrait, regardant cela comme une dépense superflue. C’est dans ce même esprit d’avarice que Judas se plaignit si amèrement de ce que Marie, sœur de Lazare, oignait les pieds de Jésus avec un parfum de grand prix. ― Lorsqu’il verra ; selon le grec : Là où il regardera ; et suivant la version Sixtine : Partout où il regardera. Dans l’un et dans l’autre textes, ces mots font partie du verset suivant ; dans l’édition latine de Turin, que nous suivons et qui a été approuvée par le Saint-Siège, ils sont rangés dans le 15e, mais la ponctuation les rattache au 16; de manière que le sens paraît être : Sur les mets sur lesquels il fixera ses yeux, ne porte pas la main le premier, de peur que par des manières ou des paroles insinuantes, inspirées par l’envie, il ne te fasse passer pour un indiscret et un gourmand, ce qui te flétrirait aux yeux des convives, et te couvrirait de confusion.