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2. Tes dents sont comme des troupeaux de brebis tondues, qui sont montées du lavoir ; toutes portent un double fruit ; et de stérile, il n’en est point parmi elles.

3. Tes lèvres sont comme une bandelette d’écarlate ; et ton parler est doux. Comme est un quartier de grenade, ainsi sont tes joues, sans ce qui, au dedans, est caché.[1]

4. Ton cou est comme la tour de David, qui a été bâtie avec des créneaux : mille boucliers y sont suspendus, et toute l’armure des vaillants guerriers.[2]

5. Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux de chevreuil qui paissent parmi les lis.

6. Jusqu’à ce que le jour paraisse et que les ombres s’enfuient, j’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens.

7. Tu es toute belle, mon amie, et aucune tache n’est en toi.

8. Viens du Liban, mon épouse, viens du Liban, viens : tu seras couronnée du sommet d’Amana, de la cime de Sanir et d’Hermon, des antres des lions, et des montagnes des léopards.[3]

9. Tu as blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse, tu as blessé mon cœur par l’un de tes yeux et par un cheveu de ton cou.

10. Combien belles sont tes mamelles, ma sœur, épouse ! tes seins sont plus beaux que le vin ? et l’odeur de tes parfums est au-dessus de tous les aromates.

11. Tes lèvres, mon épouse, sont un rayon qui distille le miel ; le miel et le lait sont sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur de l’encens.

12. C’est un jardin fermé que ma sœur, épouse, un jardin fermé, une fontaine scellée.[4]

  1. Cant. 4,3 : Comme un quartier de grenade. La grenade ouverte montre les graines dont elle est pleine et qui sont d’un beau rouge incarnat.
  2. Cant. 4,4 : Mille boucliers y sont suspendus. Les perles et joyaux qui ornent le cou de l’Epouse.
  3. Cant. 4,8 : Amana, montagne de la chaîne de l’Anti-Liban. ― Sanir, nom amorrhéen de l’Hermon. ― Hermon, partie méridionale de la chaîne de l’Anti-Liban. ― Les lions et les autres animaux féroces étaient autrefois nombreux dans ces montagnes ; on n’y trouve plus que la panthère. Le sens de ce verset est fort controversé. Plusieurs commentateurs l’entendent dans ce sens : Quitte les montagnes sauvages, repaire des bêtes fauves, et viens habiter avec moi.
  4. Cant. 4,12 : Un jardin fermé. Voir Ecclésiaste, note 2.5. ― La Fontaine scellée est, pense-t-on, le Ras el-Aïn actuel, au sud de Bethléhem, à une centaine de mètres de la forteresse de Kalaâh el-Bourak. « Un escalier de vingt-six marches mène dans une première chambre taillée dans le roc et voûtée en plein cintre, ayant le haut percé d’une ouverture circulaire. Le milieu de cette chambre, qui mesure douze à treize mètres en long sur quatre à cinq de large, est occupé par un petit bassin rectangulaire. C’est là que l’eau vient se rassembler d’abord. De là elle est conduite par un aqueduc au château d’eau [des Bassins ou Vasques de Salomon, près de Kalaâh el-Bourak]. Cet aqueduc, taillé en grande partie dans la roche et voûté au commencement en forme de dos d’âne, est ouvert dans la paroi est. Par une porte qui s’ouvre dans la paroi ouest, on entre dans une deuxième chambre, également taillée dans le rocher et voûtée en plein cintre. Là on voit une abside pratiquée dans la paroi sud et une autre dans celle de l’ouest. Cette paroi est revêtue de briques, mais qui ne sont pas très anciennes. C’est au bas de cette dernière abside que sort du rocher la plus grande partie de ces eaux lesquelles, pures et limpides comme du cristal, vont se jeter par un étroit canal dans un petit réservoir d’où elles sortent aussitôt pour aller se déverser dans celui de la première chambre. » (LIEVIN.)