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choses antérieures ; et quant à celles qui dans la suite doivent arriver, il n’en sera pas souvenir chez ceux qui viendront en dernier lieu.

12. Moi l’Ecclésiaste, j’ai été roi d’Israël dans Jérusalem,[1]

13. Et j’ai mis en mon esprit de chercher et d’examiner sagement tout ce qui se passe sous le soleil. Cette occupation très pénible, Dieu l’a donnée aux fils des hommes, afin qu’ils s’y livrassent.[2]

14. J’ai vu toutes les choses qui se font sous le soleil, et voilà qu’elles sont toutes vanité et affliction d’esprit.

15. Les pervers difficilement se corrigent, et des insensés infini est le nombre.

16. J’ai parlé en mon cœur, disant : Voilà que j’ai été fait grand, et que j’ai surpassé en sagesse tous ceux qui ont été avant moi dans Jérusalem : et mon esprit a contemplé beaucoup de choses sagement, et j’ai beaucoup appris.

17. Et j’ai appliqué mon cœur pour connaître la sagesse et la doctrine, et les erreurs et la folie, et j’ai reconnu qu’en cela aussi était un travail et une affliction d’esprit ;[3]

18. Parce que dans une grande sagesse est une grande indignation, et celui qui augmente sa science augmente aussi sa peine.[4]

CHAPITRE 2.


1. J’ai dit, moi en mon cœur : J’irai et je nagerai dans les défiées, et je jouirai des biens. Et j’ai vu que cela aussi était vanité.

2. Le rire, je l’ai regardé comme une erreur ; et à la joie, j’ai dit : Pourquoi te séduis-tu inutilement ?

3. J’ai pensé dans mon cœur à détourner ma chair du vin, afin de porter mon esprit à la sagesse, et d’éviter la folie, jusqu’à ce que je visse ce qui est utile aux fils des hommes, et ce qu’ils doivent faire sous le soleil pendant le nombre des jours de leur vie.[5]

4. J’ai fait des choses magnifiques :

  1. Eccl. 1,12 : Avec ce verset commence la 1re section, du chapitre 1, verset 12, au chapitre 2. Elle montre quelle est la vanité de la vie, en traçant le tableau de la vanité de la sagesse humaine, voir Ecclésiaste, 1, 12-18, et celui de la jouissance des plaisirs et des bien terrestres, voir Ecclésiaste, 2, 1-11, alors même qu’on cherche à n’en jouir qu’avec modération, voir Ecclésiaste, 2, 12-26. Ainsi la sagesse, la science et le plaisir, qui paraissent les plus grands biens de l’homme sur la terre, ne sont que vanité. Cette 1re section a généralement la forme d’une confession de Salomon ; il raconte les expériences qu’il a faites pour trouver le bonheur sans tenir compte de Dieu.
  2. Eccl. 1,13 : Les fils de l’homme ou des hommes, se met souvent dans la Bible pour les hommes mêmes, les humains.
  3. Eccl. 1,17 : La doctrine ; c’est-à-dire la science, les connaissances.
  4. Eccl. 1,18 : Dans une grande sagesse, etc. Plus quelqu’un acquiert de sagesse, dit saint Jérôme en expliquant ce passage, et plus il s’indigne de se voir exposé aux vices et éloigné des vertus qu’elle demande.
  5. Eccl. 2,3 : MÀ chair ; hébraïsme, pour mon corps ; c’est-à-dire moi, ma personne ; c’est la partie pour le tout, figure très usitée dans le style biblique.