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CHAPITRE 30.


1. Paroles de celui qui assemble, du fils de celui qui répand les vérités. Vision qu’a racontée l’homme avec qui est Dieu, et qui, fortifié par Dieu demeurant avec lui, a dit :[1][2]

2. Je suis le plus insensé des hommes, et la sagesse des hommes n’est pas avec moi.[3]

3. Je n’ai pas appris la sagesse ; et je ne connais pas la science des saints.

4. Qui est monté au ciel et en est descendu ? qui a retenu le vent dans ses mains ? qui a lié les eaux comme dans un vêtement ? qui a établi toutes les bornes de la terre ? quel est son nom et quel est le nom de son fils, si tu le sais ?

5. Toute parole de Dieu est de feu ; il est un bouclier pour tous ceux qui espèrent en lui ;[4]

6. N’ajoute rien à ses paroles, pour que tu ne sois pas repris et trouvé menteur.[5]

7. Je vous ai demandé deux choses, ne me les refusez pas avant que je meure.

8. Éloignez de moi la vanité et les paroles mensongères. Ne me donnez ni la mendicité ni les richesses ; accordez-moi seulement les choses nécessaires à ma vie ;

9. De peur que, rassasié, je ne sois tenté de vous renier, et que je ne dise : Qui est le Seigneur ? ou que, poussé par la détresse,

    du fils, et les autres, la loi, les ordonnances du Seigneur.

  1. Prov. 30,1-33 : Le livre des Proverbes se termine par trois appendices (chapitres 30 et 31), contenant les proverbes d’Agur, de Lamuel et l’éloge de la femme forte. Les paroles d’Agur sont une collection de sentences, en partie exprimées simplement, en partie enveloppées sous une forme énigmatique. D’après saint Jérôme et la plupart des commentateurs juifs et catholiques, Agur est un nom symbolique, signifiant collectionneur et pris par Salomon comme celui de Qohéleth ou Ecclésiaste, voir Ecclésiaste, 1, 1. D’après un grand nombre de critiques modernes, Agur était un sage hébreu, de Massa, qui avait pour élèves Ithiel et Ukal, à qui il s’adresse, voir Proverbes, 30, 1-6. Le texte du verset 1 du chapitre 30 est traduit par la Vulgate, en rendant les noms propres par des noms communs. L’hébreu porte : « Paroles d’Agur (celui qui assemble), fils de Yaqê (de celui qui répand les vérités) ; poème que cet homme (Agur) adressa à Ithiel et à Ukal. » Ce passage est, du reste, obscur et diversement interprété. Plusieurs prennent pour un nom de lieu le mot massâh, que saint Jérôme traduit par vision. Dans le reste du chapitre, versets 7 à 33, Agur parle à tout le monde en général.
  2. Prov. 30,1 : De Celui qui assemble (Congregantis), du fils de Celui qui répand les vérités (Vomentis). La plupart des Pères et des commentateurs catholiques pensent que les mots hébreux Agour et Iâke ou Yâqé, parfaitement rendus dans la Vulgate par Congregans et Vomens, conviennent très bien : le premier, à Salomon, qui dans le titre de l’Ecclésiaste s’appelle lui-même Qôhéleth ou Ecclésiaste, c’est-à-dire le maître de l’assemblée ou celui qui y préside et qui harangue ; et le second, à David, qui a été rempli de l’Esprit de Dieu et a répandu de sa bouche un grand nombre de vérités dans ses saints cantiques.
  3. Prov. 30,2 : Je suis, etc. ; par moi-même, abandonné à mes seules lumières, indépendamment de Dieu.
  4. Prov. 30,5 : Voir Psaumes, 11, 7.
  5. Prov. 30,6 : Voir Deutéronome, 4, 2 ; 12, 32.