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10. Plus profite une réprimande à un homme prudent que cent coups à un insensé.

11. Toujours le méchant cherche des querelles : mais un ange cruel sera envoyé contre lui.

12. Il est plus avantageux de rencontrer une ourse à qui l’on a enlevé ses petits qu’un insensé se confiant dans sa folie.[1]

13. Celui qui rend le mal pour le bien, le malheur ne s’éloignera pas de sa maison.[2]

14. Celui qui lâche l’eau entame un procès ; mais, avant qu’il soutire un affront, il abandonne le jugement.[3]

15. Celui qui justifie l’impie et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination auprès de Dieu.[4]

16. Que sert à l’insensé d’avoir des richesses, puisqu’il ne peut acheter la sagesse ? Celui qui élève sa maison bien haut en cherche la ruine ; et celui qui évite d’apprendre tombera dans des maux.[5]

17. Il aime en tout temps, celui qui est ami ; et c’est dans les angoisses qu’un frère se fait connaître.

18. Un homme insensé battra des mains, lorsqu’il aura répondu pour son ami.[6]

19. Celui qui médite des discordes aime les rixes ; et celui qui élève sa porte cherche sa ruine.

20. Celui qui a un cœur pervers ne trouvera pas le bien ; et celui qui tourne la langue tombera dans le malheur.[7]

21. L’insensé est né pour son ignominie ; et un père dans un fils stupide ne mettra pas sa joie.

22. Un cœur joyeux rend la santé florissante ; une âme triste dessèche les os.[8]

23. L’impie reçoit en secret des présents, afin qu’il pervertisse les sentiers de la justice.[9]

24. Sur la face de l’homme prudent brille la sagesse ; les yeux des insensés sont à l’extrémité du monde.[10]

  1. Prov. 17,12 : L’ours était autrefois commun en Syrie, jusqu’à l’époque des croisades.
  2. Prov. 17,13 : Voir Romains, 12, 17 ; 1 Thessaloniciens, 5, 15 ; 1 Pierre, 3, 9.
  3. Prov. 17,14 : Celui qui lâche, etc. Dans la Palestine les eaux, n’étant pas fort communes, donnaient par là même des occasions de dispute. Lâcher, par exemple, celles de son voisin ou de tout autre, était un cas de procès, dont l’issue ne pouvait qu’être défavorable à l’auteur du délit. Il était donc tout naturel que celui-ci se désistât, avant la sentence du juge, pour éviter un affront. Au lieu de il abandonne (deserit), l’hébreu porte l’impératif laisse. Comparer à Matthieu, 5, vv. 25, 40.
  4. Prov. 17,15 : Voir Isaïe, 5, 23.
  5. Prov. 17,16 : Celui qui élève sa maison… maux. Ce passage n’est pas dans l’hébreu, mais il se trouve dans les Septante, ainsi que dans la Vulgate. On lit au verset 19 quelque chose de semblable dans l’hébreu et dans la Vulgate, mais non dans le grec.
  6. Prov. 17,18 : Battra des mains, etc. Voir Proverbes, 6, 1.
  7. Prov. 17,20 : Qui tourne la langue ; c’est-à-dire selon l’hébreu, qui a la langue tournée ; c’est-à-dire artificieuse, fourbe.
  8. Prov. 17,22 : Voir Proverbes, 15, 13 ; 16, 24.
  9. Prov. 17,23 : En secret ; littéralement du sein. Les Hébreux portaient dans le sein ce qu’ils avaient de plus précieux.
  10. Prov. 17,24 : Voir Ecclésiaste, 2, 14 ; 8, 1. ― Sont à l’extrémité du monde ; c’est-à-dire très éloignés d’eux ; et, par conséquent, ne pouvant pas les éclairer suffisamment.