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PARABOLES DE SALOMON[1]

CHAPITRE 10.


1. Un fils sage réjouit son père, mais un fils insensé est la tristesse de sa mère.[2]

2. Des trésors d’impiété ne serviront de rien, mais la justice délivrera de la mort.[3]

3. Le Seigneur n’affligera pas par la famine l’âme du juste, et

    mais forte de Salomon. Quel terrible banquet ! La maison de la Folie est comme un soupirail de l’enfer et ses convives se voient tout d’un coup plongés au milieu même de l’enfer, avec les habitants de l’abîme.

  1. * Ce titre ne se lit ni dans les éditions des Septante, ni dans celle de Ja Vulgate par Sixte V; mais il est dans le texte hébreu, dans la Paraphrase chaldaique ct dans les exemplaires imprimés et manuscrits de la Version de saint Jérome. C'est ici que commence proprement lec corps de l'ouvrage; les chapitres précédents ne sont qu'une sorte de préface ou d’introduction.
  2. Prov. 10, 1-32 : Comparaison générale entre le bon et le méchant. C’est le sujet principal des chapitres 10 à 15.
    1. * Seconde partie des Proverbes, x-xx1v. Les proverbes proprement dits ou sen- tences de Salomon qui commencent au chapitre x, sont divisés en deux recueils particuliers, dont le premier n’a pas d‘autre titre que celui qu’on lit ici, mais dont le second, xxv, 1, a un titre qui lui est propre ct indique que la collection est de date postéricure à celle qui forme Ja seconde partie du livre. La section x-xxiv se subdivise elle-même de la manière suivante : 4° x-xxu, 16. C’est un assemblage de pensées détachées, composées ordinairement d'un seul distique, sans autre lien de rapprochement entre elles que le sujet genéral, qui est la morale et la prudence. — 20 xxu, 17-xxiv, 22. Au vers. 47 du chapitre xxu, commence une série de préccptes, sur la justice et la prudence, qui ne sont plus exprimés sculement en deux vers, mais avec quelques développements. Ils sont nommés paroles des sages, xxu, 17, et peut-être est-ce 1a les maximes des sages annoncées, 1, 6. — 3° xxiv, 23-34. Les douze derniers versets de la seconde partie forment un petit groupe 4 part, qui porte l'inscription, xxiv, 23: « ce sont encore les paroles des sages, » ou, d'aprés quelques- uns, « proverbes pour les sages. » On doit rejeter cette derniére interprétation comme peu vraisemblable, parce que ce ne sont point les sages qui ont besoin de conseils de ce genre. Ces sentences paraissent former un suppléinent au premier recueil. Suivant quelques critiques, celles ne sont pas de Salomon, a cause du titre qu'elles portent; suivant d'autres, elles sont de sa composition. L'opinion la plus vraisemblable est qu’elles ont pour auteurs d’anciens Sages, mais qu’elles ont été adoptées par Salomon lui-même qui les a fait insérer dans le recueil de ses propres maxinies. La seconde partie du livre, contenant le premier recueil des Proverbes et formant véritablement le corps de l’ouvrage, offre une régularité de structure frappante, dans toute la première subdivision, x-xxu, 16. Chaque proverbe est généralement exprimé en deux vers ou deux membres paralléliques, indépendants l'un de l'autre, sans liaison nécessaire avec ce qui précède et avec ce qui suit. Le parallélisme dans les premiers chapitres est d’ordinaire andithélique, }e second vers exprimant le contraire du premier, comme xiv, 30. Aprés le milieu du chapitre xv, ce trait caractéristique s‘ellace peu & peu et disparait complètement dans Ies derniers chapitres. Partout Vélocution est simple, élé¢gante. La maxime est exprimée avec briéveté; elle est aussi fréquemment enveloppée comme d'un voile transparent. C'est un des caractères de
  3. Prov. 10,2 : Voir Proverbes, 11, 4.