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LES PROVERBES(a)
DE SALOMON

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CHAPITRE 1.

Exhortation à l’étude de la sagesse. Malheur de ceux qui la méprisent, et qui cherchent à séduire les simples.

1. Paraboles de Salomon, fils de David et roi d’Israël,[2]

2. Utiles pour connaître la sagesse et la discipline,[3]

3. Pour comprendre les paroles de la prudence, pour recevoir l’instruction de la doctrine, la justice, et le jugement et l’équité,

4. Afin que soit donnée aux tout petits la finesse, à l’adolescent la science et l’intelligence.[4]

5. Le sage, en écoutant, sera plus sage, et l’intelligent possédera les moyens de gouverner.

6. Il découvrira le proverbe et l’interprétation, les paroles des sages et leurs énigmes.

7. La crainte du Seigneur est le principe de la sagesse.[5] La sagesse[6]

  1. (a) Le mot Proverbes se prend ici dans le sens de sentences, maximes, leçons courtes et instructives, écrites d’un style concis et sentencieux. Les Grecs lui ont donné le nom de Paraboles (Paroïmiaï) ; nom qui convient d’autant mieux que la plupart des sentences de ce recueil sont écrites d’un style parabolique et figuré. Les anciens Pères ont appelé ce livre Panarelos, d’un mot grec qui signifie trésor de toute vertu, ou recueil de toutes sortes d’instructions qui conduisent à la vertu.
  2. Prov. 1,1-6 : * Préface des livres des Proverbes. Salomon a un double but : celui d’apprendre la sagesse à ceux qui ne la connaissent pas encore et celui d’en donner une connaissance plus parfaite à ceux qui la connaissent déjà.
  3. Prov. 1,2 : La discipline. Ce mot, qui est souvent répété dans les Proverbes, signifie principalement les connaissances spéculatives, les instructions propres à former l’esprit et le cœur de la jeunesse, la correction des défauts. Le contexte seul suffit souvent pour faire saisir dans chaque passage la nuance de la signification.
  4. Prov. 1,4 : Aux tout-petits (parvulis) ; c’est-à-dire selon l’hébreu, aux simples, qui se laissent facilement persuader et séduire ; qui manquent d’expérience, et, par là même, de prudence. ― La finesse se prend ici, en bonne part, pour la sagesse, la prudence, la discrétion.
  5. Prov. 1,7 : Voir Psaumes, 110, 10 ; Ecclésiastique, 1, 16. ― Les insensés (stulli) ; sous ce nom, l’Écriture désigne assez souvent les méchants, les impies. ― La crainte du Seigneur est le principe de la sagesse. « Dans cette parole d’or, dit Umbreit, la philosophie de l’Orient se sépare nettement de l’Occident. Le sage [juif] parvient par la religion à la sagesse, tandis que le sage de l’Occident cherche à arriver par la sagesse à la religion. On peut expliquer ainsi ces paroles : L’homme religieux peut seul devenir véritablement sage. »
  6. Prov. 1,7 et suivants : La première partie des Proverbes de Salomon va du chapitre 1, verset 7 au chapitre 9. Elle diffère des deux autres parties de la collection en ce qu’elle ne se compose pas seulement de pensées détachées, roulant sur des objets divers : le sujet est unique ; l’auteur fait l’éloge de la sagesse et exhorte les jeunes gens à travailler à l’acquérir. On peut considérer, à certains égards, cette première partie comme une introduction aux proverbes proprement dits, destinés à en faire sentir l’utilité et l’importance. La connexion entre les divers chapitres n’est pas d’ailleurs très rigoureuse. Plusieurs, chapitres 2 ; 5 ; 7 ; 8 ; 9, forment un tout régulier ; quelquefois, il n’y a de véritable suite que pendant quelques versets : voir Proverbes, 3, 1-10 ; 13-26 ; 4, 14-19 ; 6, vv. 1-5, 6-11, d’où la difficulté de marquer les subdivisions de cette première section avec