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[ps. xcii.]
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LES PSAUMES.

15. Ils se multiplieront encore dans une heureuse vieillesse ; et ils montreront une patience persévérante,

16. Pour annoncer

Que le Seigneur notre Dieu est droit, et qu’il n’y a point d’iniquité en lui.

PSAUME 92.
(Hébr., XCIII).

Le Psalmiste relève la grandeur et la puissance de Dieu. Il déclare que la sainteté doit être le principal ornement de sa maison. Les Pères et la plupart des rabbins croient que ce psaume regarde le temps du Messie ; mais les premiers l’expliquent comme étant déjà accompli dans la personne de Jésus-Christ et dans son règne, et les derniers le considèrent comme une prophétie du Messie à venir.

Louange de cantique à David lui-même[1], au jour avant le sabbat, quand la terre fut fondée.

1. Le Seigneur a établi son règne, il a été revêtu de force, et il s’est ceint.

Car il a affermi le globe de la terre, lequel ne sera point ébranlé.[2]

2. Votre trône était établi dès lors : vous êtes, vous, avant les siècles.

3. Les fleuves ont élevé, Seigneur, les fleuves ont élevé leur voix. Les fleuves ont élevé leurs flots,

4. À cause des mugissements des eaux abondantes. Admirables sont les soulèvements de la mer ; admirable est le Seigneur dans les cieux.[3]

5. Vos témoignages sont infiniment dignes de créance : la sainteté, Seigneur, convient à votre maison, dans la longue durée des jours.[4]
  1. * À David lui-même. Voy. le titre du Ps. LI (Hébr., lii).
  2. Ps. 92,1-5 : * Sans titre en hébreu. La Vulgate porte : « Cantique de louange de David, pour la veille du sabbat, quand la terre fut fondée, » c’est-à-dire destiné à être chanté le vendredi au sacrifice du matin, au jour de la création de l’homme. ― Ce psaume, composé probablement par David après une victoire, fut appliqué plus tard au service liturgique. Il est court, mais plein de force, de majesté et d’élan lyrique.
    Ps. 92,1 : Il s’est ceint ; c’est-à-dire il s’est préparé pour une grande œuvre. ― « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Quel homme, ayant à parler Or de si grandes choses, eût commencé comme Moïse ? demande Rollin. Quelle majesté et en même temps quelle simplicité !… La sagesse éternelle, qui s’est jouée en faisant le monde, en fait le récit sans s’émouvoir. Les prophètes, dont le but est de nous faire admirer les merveilles de la création, en parlent d’un ton bien différent : Le Seigneur prend possession de son empire ; il s’est revêtu de gloire. Le Seigneur s’est revêtu de sa force, il s’est armé de son pouvoir. Le saint roi, transporté en esprit à la première origine du monde, dépeint en termes magnifiques comment Dieu, qui jusque-là était demeuré inconnu, invisible et caché dans le secret impénétrable de son être, s’est tout d’un coup manifesté par une foule de merveilles incompréhensibles. Le Seigneur, dit-il, sort enfin de sa solitude. Il ne veut plus être seul heureux, seul juste, seul saint. Il veut régner par sa bonté et par ses largesses. Mais de quelle gloire ce Roi immortel est-il revêtu ? Quelles richesses vient-il étaler à nos yeux ? De quelles sources partent tant de lumières et tant de beautés ? Où étaient cachés ces trésors et cette riche pompe qui sortent du sein des ténèbres ? Quelle est la majesté même du Créateur, si celle qui l’environne imprime un tel respect ? Que doit-il être, puisque ses ouvrages sont si magnifiques ? »
  3. Ps. 92,4 : Dans les cieux ; littér. dans les lieux élevés.
  4. Ps. 92,5 : * Le sens de ce verset, c’est que la plus belle œuvre de Dieu, c'est sa loi. Cf. Ps. XVIII.