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[ps. lxxiii.]
LES PSAUMES.

qui s’éloignent[1] de vous périront : vous avez perdu tous ceux qui forniquent, en s’éloignant de vous.

28. Pour moi, mon bien est de m’attacher à Dieu, de mettre dans le Seigneur Dieu mon espérance ; Afin que j’annonce toutes vos louanges aux portes de la ville de Sion.[2]

PSAUME 73.
(Hébr., LXXIV).

Plainte et prière à Dieu au sujet de son peuple qui a été livré à ses ennemis, et du temple brûlé et souillé par ces mêmes ennemis. Le Psalmiste fait le récit des anciennes merveilles opérées par le Seigneur en faveur de son peuple ; il termine en demandant à Dieu de se souvenir de l'orgueil de ses ennemis et de les humilier.


1. Intelligence d’Asaph.

Pourquoi, ô Dieu, nous avez-vous rejetés pour toujours, et pourquoi votre fureur s’est-elle irritée contre les brebis de votre pâturage ?[3]

2. Souvenez-vous de votre assemblée, que vous avez possédée dès le commencement. Vous avez racheté la verge de votre héritage : Sion est le mont sur lequel vous avez habité.[4]

3. Levez vos mains à jamais contre leur orgueil : combien de méchancetés a commises l’ennemi dans votre sanctuaire !

4. Ceux qui vous haïssent ont signalé leur orgueil au milieu de votre solennité. Ils ont posé leurs étendards en grand nombre ;[5]
  1. Ps. 72,27 : En s’éloignant. Cette expression est véritablement sous-entendue. Voir fin des Observations préliminaires, 2o.
  2. Ps. 72,28 : Vos louanges ; c’est le vrai sens du latin prædicationes, qui est, en effet, remplacé par laudationes à Psaumes, 9, 15. ― La fille de Sion : signifie le peuple ou la ville de Sion. ― * « Que ce psaume est beau ! dit Herder. Le poète commence par une sentence, résultat des nombreuses observations qui font sa conclusion. Passant avec rapidité et d’une manière inaperçue à des situations pénibles, il dépeint comment il s’est trompé ; et lorsqu’il a fait arriver ce tableau à son apogée, il en détourne son chant. Introduit enfin dans le conseil [de la Providence], il reconnaît que son premier jugement était [faux]. Des vœux nouveaux, mais toujours en harmonie avec ses hésitations, le rattachent à Dieu et l’élèvent au plus haut degré des sentiments chaleureux. [Le sentiment d’une ferme confiance en Dieu] termine le tout. Ce psaume didactique est aussi remarquable par son contenu que par son arrangement. Asaph voit d’abord le bonheur des méchants, puis il reconnaît que ce bonheur disparaît comme une ombre, tandis que celui des bons est inébranlable. »
  3. Ps. 73,1 : Intelligence d’Asaph ou psaume didactique composé par Asaph. Comparer au titre du Psaume 49 (Hébreu : 50). ― * Ce psaume est rapporté par un grand nombre de critiques contemporains à l’époque des Machabées, voir 1 Machabées, 4, 38, 46 ; 9, 27 ; 14, 41 ; 2 Machabées, 1, 8b ; 8, 1-4, 33 ; Psaumes, 73, 3, 4b, 7, 8b, 9b. Mais comme le Psaume 78, il peut avoir été composé après la prise de Jérusalem et la ruine du temple de Salomon par Nabuchodonosor, voir 4 Rois, chapitre 24 ; 2 Paralipomènes, chapitre 36 ; Jérémie, chapitre 52.
    Ps. 73,1-8 : * Prière à Dieu pour qu’il n’abandonne pas toujours Jérusalem et son sanctuaire dévastés.
  4. Ps. 73,2 : Votre assemblée ; c’est-à-dire votre peuple. ― La verge de votre héritage ; c’est-à-dire simplement votre héritage. Plusieurs savants interprètes prétendent que les Hébreux se servaient de verges ou perches, aussi bien que de cordes, pour mesurer leurs terres.
  5. Ps. 73,4 : Leurs étendards en grand nombre ; littér. leurs signes ou étendards, signes (signa eorum, signa). Nous avons déjà fait observer que la répétition d’un substantif au même cas indiquait souvent un grand nombre, une multitude ; la traduction ordinaire nous a paru défectueuse.
    Ps. 73,4-9 : * Peinture des dévastations commises dans le temple par les ennemis des Juifs qui sont les ennemis de Dieu (versets 4 à 6) ; ils ont fait cesser tout culte et il n’y a plus de miracles, plus de prophètes pour consoler Israël (versets 7 à 9).