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19. Parce qu’en les brisant, il a dépouillé les pauvres ; il a ravi une maison qu’il n’a pas bâtie.

20. Son ventre n’a pas été rassasié ; et lorsqu’il aura eu ce qu’il avait convoité, il ne pourra pas le posséder.[1]

21. Il n’est rien resté de ses vivres ; et à cause de cela rien ne lui demeurera de ses biens.

22. Lorsqu’il se sera rassasié, il sera oppressé et étouffé de chaleur, et toute sorte de douleurs fondront sur lui.

23. Puisse son ventre être rempli, en sorte que Dieu envoie contre lui la colère de sa fureur, et qu’il fasse pleuvoir sur lui ses foudres ![2]

24. Il échappera à des armes de fer, mais il sera transpercé par un arc d’airain.

25. Un glaive tiré et sortant de son fourreau étincellera dans son amertume ; d’horribles spectres iront et viendront sur lui.[3]

26. Toutes sortes de ténèbres sont fermées à ses caches ; un feu qui ne s’allume point le dévorera ; il sera affligé, se trouvant délaissé dans son tabernacle.

27. Les cieux révéleront son iniquité, et la terre s’élèvera contre lui.

28. Les rejetons de sa maison seront exposés à la violence ; ils seront enlevés au jour de la fureur de Dieu.[4]

29. Voilà la part d’un homme impie, faite par Dieu, et l’héritage réservé à ses paroles par le Seigneur.

CHAPITRE 21.


1. Mais, répondant. Job dit :[5]

2. Ecoutez, je vous prie, mes paroles, et faites pénitence.

  1. Job 20,20 : Voir Ecclésiaste, 5, 9.
  2. Job 20,23 : Ses foudres ; littéralement sa guerre.
  3. Job 20,25 : Dans son amertume ; c’est-à-dire pour porter son amertume, ou une mort amère, cruelle. ― Au lieu de l’horribiles de la Vulgate, l’hébreu porte terreurs.
  4. Job 20,28 : Les rejetons de sa maison sont ses enfants, sa progéniture.
  5. Job 21,1 : VIIe discours de Job ; IIe réponse à Sophar, chapitre 21. Job s’est principalement attaché, dans ses discours précédents, à convaincre ses amis de son innocence ; ne pouvant y réussir, il se tourne maintenant contre eux, et, abandonnant le terrain de la justification personnelle pour se jeter sur celui des principes, il attaque leur thèse en elle-même ; il ne se borne plus à leur dire qu’ils la proposent d’une manière trop générale et qu’ils lui en font une fausse application, il la nie. ― 1o Il va leur donner une réponse décisive ; ils cesseront ainsi de le railler, versets 2 à 4. ― 2o C’est le contraire de ce qu’ils affirment qui est la vérité : beaucoup d’impies sont heureux sur la terre, versets 5 à 15. ― 3o Toute leur argumentation contre ce fait d’expérience est sans force ; ce serait orgueil de leur part que de le nier et de vouloir tracer à Dieu la voie qu’il doit suivre, versets 16 à 26. ― 4o Il sent bien les applications malignes que renferment leurs discours, mais leurs affirmations sont démenties par l’expérience, versets 27 à 34.