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20. Dieu ne rejette pas un homme simple, et il ne tendra pas la main à des méchants,[1]

21. Jusqu’à ce qu’un sourire remplisse ta bouche et un cri de joie tes lèvres.

22. Ceux qui te haïssent seront couverts de confusion, et le tabernacle des impies ne subsistera pas.

CHAPITRE 9.


1. Et, répondant, Job dit :[2]

2. Assurément, je vois qu’il en est ainsi, et qu’un homme comparé à Dieu n’est pas trouvé juste.[3]

3. S’il veut disputer avec lui, il ne pourra répondre une chose sur mille.

4. Dieu est sage de cœur et puissant en force : qui lui a résisté, et a eu la paix ?

5. C’est lui qui a transporté des montagnes, et ceux qu’il a renversés dans sa fureur ne s’en sont pas aperçus.

6. C’est lui qui remue la terre de sa place, et fait que ses colonnes sont renversées.[4]

7. C’est lui qui commande au soleil, et le soleil ne se lève pas ; et qui renferme les étoiles comme sous un sceau.

8. C’est lui qui seul étend les cieux, et qui marche sur les flots de la mer.

9. C’est lui qui a fait Arcturus, Orion, les Hyades et les astres cachés du midi.[5]

10. C’est lui qui fait des choses grandes, incompréhensibles et admirables qui sont sans nombre.

11. S’il vient à moi, je ne le verrai pas : s’il s’en va, je ne m’en apercevrai pas.

    il se sèche sur la terre, afin que d’autres croissent comme la plante et se développent en prenant sa place.

  1. Job 8,20-22 : Le Seigneur ne t’abandonnera pas, si tu vis dans la justice ; il te rétablira dans ton premier état, et te rendra la joie et le bonheur dont tu jouissais auparavant, et, de plus, tes ennemis seront couverts de confusion.
    Job 8,20 : Simple ; c’est-à-dire innocent, juste, parfait.
  2. Job 9,1 : IIIe discours de Job ; sa réponse à Baldad, chapitres 9 et 10. Comme Job n’a pas dit que Dieu est injuste, toute l’argumentation de Baldad porte à faux, mais elle est blessante pour le juste malheureux à qui l’on affirme que ses souffrances sont méritées. 1o Job répète donc à son tour qu’il sait que Dieu est juste et puissant, chapitre 9, versets 2 à 12. ― 2o Mais il n’en proteste pas moins de son innocence, versets 13 à 24. ― 3o Il n’accuse pourtant pas Dieu d’injustice, parce qu’il est peut-être coupable de quelques fautes, mais il voudrait pouvoir lui répondre, s’il l’accuse, pour se justifier, versets 25 à 35. ― 4o Comment Dieu peut-il en effet l’affliger si sévèrement, lui qui connaît son innocence ? Chapitre, 10, versets 1 à 12. ― 5o Qu’il daigne donc adoucir ses maux avant sa mort, versets 13 à 22.
  3. Job 9,2 : Les luthériens se servent de ce passage pour établir que nul homme n’a véritablement la justice intérieure devant Dieu. Mais c’est un abus évident qu’il en font ; car ce passage signifie seulement ou que l’homme qui voudra se comparer à Dieu ne pourra être justifié, parce que cette comparaison même est l’effet d’un grand orgueil, et le fait déchoir de la justice qu’il pouvait avoir ; ou que toute la justice de l’homme, étant comparée à celle de Dieu, n’est rien.
  4. Job 9,6 : Qui remue la terre, par les tremblements de terre.
  5. Job 9,9 : Arcturus, la constellation de la Grande Ourse.