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la nécessité des temps, comme l’utilité de l’Etat l’exige.

10. Et, afin que vous compreniez plus manifestement ce que nous disons, Aman, fils d’Amadath, Macédonien de cœur et d’origine, n’étant point du sang des Perses, déshonorant notre clémence par sa cruauté, a été accueilli par nous, comme étranger.[1]

11. Et, après avoir reçu des marques de bonté telles, qu’il était appelé notre père, et adoré par tous, comme le second après le roi,

12. Il s’est élevé à un si grand excès d’arrogance, qu’il tâchait de nous priver du royaume et de la vie.

13. Car, par des manœuvres nouvelles et inouïes, il a vivement désiré envoyer à la mort Mardochée. par la fidélité et les bons offices duquel nous vivons, et Esther, la compagne de notre royauté, avec toute sa nation,

14. Pensant qu’eux une fois tués, il surprendrait notre vigilance, et transférerait le royaume des Perses aux Macédoniens.[2]

15. Mais nous, nous n’avons trouvé coupables d’aucune faute que ce soit les Juifs, destinés à la mort par le plus méchant des mortels ; mais au contraire se conformant à de justes lois,

16. Et enfants du Dieu très haut, très grand et toujours vivant, par le bienfait de qui ce royaume a été donné et à nos pères et à nous, et par qui il a été conservé jusqu’à aujourd’hui.

17. C’est pourquoi sachez que ces lettres, qu’il vous avait adressées sous mon nom, sont annulées.

18. Pour lequel crime, et lui qui l’a machiné, et toute sa parenté, sont pendus devant les portes de cette ville, c’est-à-dire de Suse, Dieu, et non pas nous, lui ayant rendu ce qu’il a mérité.

19. Que cet édit donc que nous envoyons maintenant, soit exposé à la vue dans toutes les villes, afin qu’il soit permis aux Juifs de garder leurs lois.

20. Et vous devez leur être en aide, afin qu’ils puissent tuer le treizième jour du douzième mois, qui est appelé Adar, ceux qui s’étaient préparés à les faire mourir ;

21. Car ce jour d’affliction et de deuil, le Dieu tout-puissant l’a changé pour eux en joie.

22. C’est pourquoi vous aussi, ayez ce jour parmi tous les autres jours de fête, et célébrez-le avec toute sorte de réjouissances, afin que dans l’avenir aussi on sache

23. Que tous ceux qui obéissent

  1. Esther 16,10 : On dit ici qu’Aman était de Macédonien d’origine, ce qui n’est pas en contradiction avec ce qui est dit à Esther, 3, 1, qu’il était de la race d’Agag, roi des Amalécites, parce que le mot Macédonien est un terme générique, employé, comme on le voit en plusieurs endroits des Machabées, pour signifier un étranger. D’ailleurs il peut très bien se faire qu’un homme de la postérité d’Agag se soit établi en Macédoine, et qu’Aman soit descendu de lui, et né dans cette contrée. ― Voir Esther, 3, 1.
  2. Esther 16,14 : Aux Macédoniens. Voir Esther, 3, 1.