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ils cessèrent de frapper. Et c’est pour cela qu’ils établirent ce même jour comme solennel pour des banquets et des réjouissances.

19. Quant aux Juifs qui demeuraient dans les villes non murées et dans les villages, ils déterminèrent le quatorzième jour du mois d’Adar pour un jour de festin et de joie, en sorte qu’ils se réjouissent en ce jour, et s’envoient mutuellement une partie des mets et des aliments.

20. C’est pourquoi Mardochée écrivit toutes ces choses, et, les ayant renfermées dans des lettres, il les envoya aux Juifs qui demeuraient dans toutes les provinces du roi, tant celles qui étaient situées dans le voisinage que celles qui étaient au loin,

21. Afin qu’ils adoptassent le quatorzième et le quinzième jour du mois d’Adar comme des fêtes, et qu’au retour de chaque année ils les célébrassent par des honneurs solennels,

22. Parce que c’est en ces jours mêmes que les Juifs se vengèrent de leurs ennemis, et que le deuil et la tristesse furent changés en gaieté et en joie ; et afin que ce fussent des jours de banquets et de réjouissances, et qu’ils s’envoyassent les uns aux autres une partie des mets, et qu’ils donnassent aux pauvres de petits présents.

23. Les Juifs adoptèrent donc comme rite solennel tout ce qu’en ce temps-là ils avaient commencé à faire, et ce que Mardochée dans ses lettres leur avait mandé de faire.

24. Car Aman, fils d’Amadath, de la race d’Agag, ennemi et adversaire des Juifs, avait médité le mal contre eux pour les perdre et les exterminer, et il avait jeté phur, ce qui en notre langue se traduit par le sort.

25. Mais après cela Esther entra auprès du roi, demandant avec instances que, par une nouvelle lettre du roi, ses efforts devinssent impuissants, et que le mal qu’il avait imaginé contre les Juifs retournât sur sa tête. En effet, on les attacha, et lui et ses fils, à la croix.

26. Et depuis ce temps-là ces jours ont été appelés phurim, c’est-à-dire jour des sorts, parce que le phur c’est-à-dire le sort, avait été jeté dans l’urne. Et tout ce qui s’est passé est contenu dans le rouleau de cette lettre, c’est-à-dire du livre de Mardochée ;[1]

  1. Esther 9,26 : Ces jours ont été appelés Phurim, c’est-à-dire la fête des Phurim. La fête des Phurim est encore célébrée dans les synagogues. Le 13 adar, veille de la fête, est un jour de jeûne. Le soir de ce jour, la fête commence, et le livre d’Esther est lu en entier. Le lecteur prononce très rapidement le passage Esther, 9, 7-9, dans lequel on trouve les noms d’Aman et de ses fils, et, autant que possible, sans reprendre haleine, pour signifier qu’ils furent pendus tous à la fois. Pendant ce temps les assistants font du bruit. Cette lecture est répétée de la même manière le matin du 14 adar. La soirée se passe dans de grandes réjouissances. ― Les manuscrits hébreux reproduisent les versets 7 à 9 du chapitre 9 sous forme de trois colonnes perpendiculaires, comme pour représenter les dix fils d’Aman, pendus à trois cordes parallèles, au nombre de 3, 3 et 4.