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12. Et on fixa dans toutes les provinces un jour de vengeance, c’est le treizième jour du douzième mois, Adar.[1]

13. La substance de la lettre était que dans toutes les contrées, et à tous les peuples qui étaient soumis à l’empire du roi Assuérus, il fût notifié que les Juifs étaient prêts à tirer vengeance de leurs ennemis.

14. Les courriers partirent donc en grande hâte, portant la nouvelle, et l’édit du roi fut affiché dans Suse.

15. Or Mardochée, sortant du palais et de la présence du roi, parut dans un grand éclat avec des vêtements royaux, qui étaient de couleur d’hyacinthe et de bleu céleste, portant une couronne d’or sur la tête, et couvert d’un manteau de soie et de pourpre. Et toute la ville fut transportée de joie et se livra à l’allégresse.

16. Quant aux Juifs, il sembla se lever pour eux une nouvelle lumière, la joie, l’honneur et l’allégresse.

17. Parmi tous les peuples, les villes et les provinces, partout où les ordres du roi arrivaient, c’étaient des transports de joie, des banquets, des festins et un jour de fête ; tellement que beaucoup de gens d’une autre nation et d’une autre religion embrassèrent leur religion et leurs cérémonies ; car une grande crainte du nom juif avait saisi tous les esprits.

CHAPITRE 9.


1. Ainsi le treizième jour du douzième mois que nous avons déjà dit s’appeler Adar, quand le massacre des Juifs était préparé, et que leurs ennemis respiraient le sang, les Juifs, au contraire, commencèrent à être les plus forts et à se venger de leurs adversaires,

2. Et ils s’assemblèrent dans toutes les villes, les bourgs, et d’autres lieux, pour étendre la main contre leurs ennemis et leurs persécuteurs ; et nul n’osa résister, parce que la crainte de leur puissance avait saisi tous les peuples.

3. Car et les juges des provinces, et les chefs, et les gouverneurs et tout dignitaire qui était préposé à chaque lieu et à chaque ouvrage, élevaient les Juifs par la crainte de Mardochée,

4. Qu’on savait être prince du palais, et pouvoir beaucoup : la renommée de son nom aussi croissait tous les jours, et volait dans les bouches de tout le monde.

5. C’est pourquoi les Juifs frappèrent leurs ennemis d’une grande plaie, et les tuèrent, leur rendant ce qu’ils s’étaient préparés à leur faire à eux-mêmes ;

6. Tellement que même dans Suse, ils tuèrent cinq cents hommes, outre les dix fils d’Aman,

  1. Esther 8,12 : Du douzième mois, Adar. Voir Esther, 3, 7.