fin des guerres de religion, où le protestantisme cessa
d’être un parti politique, le principe « de l’Église
libre dans l’État souverain ». Sans doute, elles eurent
des écoles, des collèges, des académies, mais elles
obéissaient à une nécessité que justifiait le caractère
exclusivement catholique de tous les établissements
d’instruction de l’ancien régime. Le caractère égalitaire
et démocratique de ce gouvernement ecclésiastique,
provenant de l’élection populaire et se maintenant
par la libre discussion, suffit à expliquer l’invincible
attacbement qu’il a toujours inspiré aux protestants
et leur désir unanime de le conserver.
L’Église réformée était en fait séparée de l’État, car si Henri IV, après l’Édit de Nantes, accorda aux Églises une subvention « des deniers royaux », il ne s’en réserva pas le contrôle. Le synode national était chargé d’en assurer la distribution, du reste fort minime, car en 1598 chaque pasteur ne reçut que 52 écus et 37 sols. Louis XIII maintint cette subvention pendant les premières années de son règne ; en 1628 elle cessa d’être payée.
Le clergé catholique n’avait accepté que contraint et forcé l’Édit de Nantes qui assurait la liberté du culte aux réformés. Avec une persévérance que rien ne lassa, il considéra que « la destruction de l’hérésie était sa principale affaire »[1]. Pendant trente ans (1655-1685), les assemblées générales du clergé de France ne cessèrent de demander et d’obtenir du gouvernement de Louis XIV des mesures persécutrices qui devaient aboutir à la révocation de l’Édit de Nantes (18 octobre 1685).
Par une mesure aussi injuste qu’elle était impolitique, les Églises réformées de France furent condam-
- ↑ En 1660, on comptait en France 631 Églises desservies par 712 pasteurs, et la population protestante représentait le dixième de la population totale.