être inaugurée. N’est-ce pas elle qui a contribué de
toute son influence au succès du coup d’État qui confia
les destinées de la France au plus dangereux des
princes ? En tant que Président de la République,
Louis-Napoléon lui avait donné les plus sérieux
gages de son dévouement ; grâce à lui, le pape rentrait
en possession de ses États et, par suite, de sa
puissance temporelle et l’enseignement prenait d’emblée
un caractère nettement anticlérical. La main
mise sur l’éducation, l’Église ne pensait réaliser que
plus tard cet article de son programme ; d’un coup,
sa prédominance s’établissait au centre même du pouvoir
national ; C’était une seconde campagne de
Rome, selon le mot de Montalembert, une « campagne
de Rome à l’intérieur ». Le comte de Falloux, ministre
de l’Instruction publique, la mena à bien.
Il présidait lui-même la Commission à qui était confié le soin d’élaborer la nouvelle loi. Thiers faisait fonctions de vice-président obéissant aux ordres de Dupanloup, de Montalembert, de Riancey. Les débats furent vivement menés ; mise en discussion en janvier 1850, la loi fut votée le 15 mars de la même année.
En voici les dispositions essentielles :
Un Conseil supérieur de l’Université groupait huit membres de l’Université, trois archevêques, un évêque, un ministre protestant, un ministre de la Confession d’Augsbourg, trois conseillers d’État et trois membres de l’Institut ; chacun d’eux était élu par ses pairs ; le Gouvernement ne désignait que trois représentants de l’enseignement libre.
Les attributions de ce conseil étaient suffisamment vastes pour priver l’Université d’une direction directe et effective de l’enseignement : règlements d’examens, de concours, programmes, surveillance des