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suivirent l’exemple du vaillant Girod et se sauvèrent aussi rapidement que possible.

Les troupes s’avançaient par le côté nord de la rivière ; à onze heures et trois-quarts, elles étaient environ à un mille du village, en face de la demeure de Pierre Lefèvre, habitant de la Grande Côte, sur le bord de la rivière des Mille-Isles. Ce fut de là que partit le premier coup de canon, tiré sur Chénier et sa troupe lorsqu’ils traversaient pour aller à la rencontre des volontaires de M. Glo- bensky. Quelques coups de canon furent ensuite tirés vis-à-vis la maison de J.-Bte. Poirier, voisin de Pierre Lefèvre ; enfin l’artillerie vint se poster devant la maison de M. Félix Paquin, neveu du curé, qui est la troisième terre hors du village, et de là elle canonna longtemps le village. Pendant que l’artillerie assiégeait les forts des rebelles, la cavalerie et l’infanterie s’étendaient autour du village pour les cerner. Quelques-uns des régimens volontaires et la cavalerie passèrent derrière le village, du côté nord, hors la portée du fusil, et remontèrent jusqu’au point oU la petite rivière du Chêne partage le village en deux ; là, les troupes se divisèrent en plusieurs pelotons, descendirent dans le village, s’emparèrent à la fois de toutes les issues et se portèrent jusque dans le centre du village. Les volontaires de M. Globensky s’étaient avancés sur la glace, les carabiniers volontaires s’y étaient rendus aussi, et une autre partie des troupes entrait dans le village par le côté sud. En sorte que les insurgés se trouvèrent entièrement cernés et hors d’état de s’échap- per.

Lorsque le village fut ainsi cerné, un détachement d’artillerie vint se placer vis-à-vis la maison de M. Scott, en face de l’église, et très près de cet édifice, qu’il com- mença à battre. Mais un feu bien nourri des insurgés qui se trouvaient dans l’église, ayant blessé quelques canonniers, ils se retirèrent à une position plus éloignée, et allèrent se mettre vis-à-vis du bureau de poste, à l’en- droit où la grande rue fait un coude. Dans le même moment, l’artillerie qui grondait devant la maison de