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rimenté. Outre les volontaires de Montréal, il y avait avec l’armée royale une compagnie de volontaires de St-Eustache, forte de 83 hommes et commandée par le Capt. Maxime Globenski, de la Rivière du Chêne.

MM. Paquin et Desèves se trouvaient au village lorsque l’alarme fut donnée ; ils aperçurent les bayonettes qui brillaient au soleil, à une assez grande distance encore, et firent de derniers efforts pour essayer de détourner les insurgés d’aller au devant des troupes ou de les attendre ; mais on ne les écouta point, et lorsqu’ils se furent convaincus qu’ils ne pouvaient être d’aucune utilité, ils demandèrent une voiture et s’éloignèrent aussi promptement que possible, et gagnèrent la ferme, en répétant une chanson d’à-propos qu’on leur avait apprise dernièrement ; la voici :

Air de Cara : Rien de mieux que cela, etc.

Coco, prends ta lunette,
Ne vois-tu pas, dis-moi,
L’orage qui s’apprête
Et qui gronde sur toi !
Abandonnons Paris,
Et gagnons du pays.
Mettons notre ménage
À l’abri de l’orage
Dans un petit village
Ou dans quelque hameau.
Coco, coco, sauvons-nous au plustôt.

Les prêtres se rendirent tranquillement à la ferme, pensant que cette alarme ne serait pas plus sérieuse que les autres et que les troupes que l’on voyait au loin, venaient seulement à la découverte ; mais à peine furent-ils arrivés qu’ils entendirent gronder le canon, et un fuyard vint leur apprendre que l’attaque était commencée.

Avant de raconter l’attaque et la prise du village, il est bon de dire quelque chose de la marche des troupes et de la manière dont elles se distribuèrent. Partie de St-Martin à six heures et demie, l’armée ne prit point le