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M. Morin proposa d’accorder des subsides pour six mois. M. Vanfelson proposa en amendement douze mois avec les arrérages ; MM. Papineau, Lafontaine, Taschereau, Drolet, Rodier, Berthelot parlèrent contre l’amendement ; MM. Viger, Caron, de Bleury l’appuyèrent.

L’amendement de M. Vanfelson fut rejeté par 46 voix contre 27. Le Conseil rejeta la liste civile de six mois, ce qui amena presqu’aussitôt la prorogation du Parlement. Lord Gosford qui était extrêmement blessé du peu de succès de sa mission, dit qu’il ne voulait pas prédire toutes les conséquences qui résulteraient de cette conduite.

Ce dénouement porta l’effervescence des esprits au plus haut degré, et on s’ajourna.

L’agitation devenait sérieuse dans beaucoup de comtés ; elle finit par inquiéter le gouverneur qui publia une proclamation dans le mois de juin 1837 ; pour mettre le peuple en garde contre les écrits et les discours propres à séduire. Sans se laisser intimider par cet avertissement, M. Papineau descendit jusqu’à Kamouraska, en compagnie de MM. Girouard, Lafontaine et Morin ; il fit des discours à l’Islet et à St-Thomas, où le Dr. Taché, alors partisan exalté, avait monté quelques têtes parmi les cultivateurs. Quelques temps après on pendit le gouverneur en effigie, et des bandes d’hommes armés rôdèrent dans le comté du Lac des Deux-Montagnes.

Partout enfin l’on s’agita pour appuyer ou les 92 résolutions ou le gouvernement, dont les amis se réunirent à leur tour pour lui promettre leur appui et pour s’opposer au parti du mouvement.