Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 46 —

d’origine française comme à ceux d’origine britannique : Considérez le bonheur dont vous pourriez jouir sans vos dissensions. Issus des deux premières nations du monde, vous occupez un beau et vaste pays, possédant un sol fertile, un climat salubre et l’un des plus grands fleuves du monde, qui amène jusqu’à votre ville les navires de la mer la plus éloignée. »

En réponse au discours du trône, la Chambre refusa de reconnaître la Commission. Les discours qui furent prononcés dans cette circonstance, ne furent qu’un écho ou une interprétation des 92 résolutions.

Les choses allaient de mal en pis et un journal disait à cette époque : « Ce n’est qu’avec des idées et des principes d’égalité que l’on peut aujourd’hui gouverner en Amérique. » Si les réformes que les Canadiens demandaient n’étaient pas accordées, fallait-il se les faire donner de vive force, en levant l’étendard de l’insurrection, ou fallait-il négocier ? Ils auraient alors comparé leurs forces à celles de l’Angleterre et pesé les chances de succès.

Mais, malheureusement, le chef du parti de Québec allait recevoir une charge de juge de Lord Gosford, qui laissait entrevoir d’autres faveurs aux Canadiens. Cette nomination fut regardée, dans l’agitation où étaient déjà les esprits, comme un appât pour corrompre et pervertir les cœurs. La majorité de la Chambre fut entraînée par l’influence de M. Papineau. La nomination de M. Bédard, formellement annoncée, excita les esprits.

La dernière lutte entre le Conseil Exécutif et l’Assemblée eut lieu au sujet des subsides. Les débats durèrent deux jours. La plupart des membres prirent la parole.