Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 40 —

à l’Angleterre pour demander un changement à notre constitution, nous ne l’obtenions pas et que notre démarche n’entraîne des conséquences désastreuses pour le pays. En Angleterre on n’a jamais voulu convenir des vices de notre constitution ; pense-t-on qu’aujourd’hui on soit plus facile ? Je ne le crois pas.

“J’ignore où ces résolutions peuvent nous conduire. Si elles n’excitent pas de trop grands troubles, il en résultera au moins une grande réaction. Je souhaite sincèrement que mes prévisions ne s’accomplissent point ; je désire me tromper. Quoique je ne partage point l'opinion de la majorité de cette Chambre, si elle obtient le bien réel et durable du pays par les moyens qu’elle emploie aujourd’hui, je me réjouirai de ses succès avec les hommes éclairés qui auront formé la majorité. Je regretterai de n'avoir pas eu, comme eux, assez d'énergie pour braver le péril et pour entreprendre une chose que je regarde comme dangereuse ou du moins comme très incertaine. Si au contraire mes craintes se réalisent, si la Chambre succombe, je partagerai avec les autres les maux qui pourront peser sur ma patrie. Je dirai : Ce sont sans doute les meilleures intentions qui ont guidé la majorité de la Chambre. Et l’on ne me verra point munir avec ses ennemis pour lui reprocher d’avoir eu de mauvais desseins. Voilà cæ qui fera ma consolation.”

L’amendement de M. Nelson fut rejeté par. 36 voix contre 24. MM. Cuvillier, Quesnel et ; plusieurs autres Canadiens firent partie de la minorité Après des débats prolongés et très ardents, les résolutions qui ont