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Lafontaine, proposa de refuser les subsides jusqu’à ce que tous les revenus publics, sans exception, fussent mis sous le contrôle de la Chambre ; les juges exclus du Conseil ; le Conseil Législatif et l’Exécutif entièrement réformés, et les terres de la Couronne concédées en franc-alleu roturier et régies par les lois françaises. Mais cette proposition parut prématurée et fut rejetée par 50 voix contre 19.

La loi des juges avait été adoptée par la Chambre et transmise au Conseil. Le gouverneur pria la Chambre de voter le salaire du chef du gouvernement, du secrétaire civil, du secrétaire provincial, du procureur et du solliciteur général. Ces salaires, ceux des juges, avec quelques pensions et d’autres petites sommes, formaient une liste civile de ₤19,000. Cette demande fut discutée en comité général ; le comité se leva sans adopter de résolution, ce qui équivalait à un rejet. Jamais, comme on l’a dit, la Chambre n’avait fait une faute aussi grave. Mais déjà une influence funeste l’emportait au-delà des bornes de la prudence. Les dernières élections avaient changé le caractère de ce corps. Un grand nombre de jeunes gens avaient été élus. Ils portèrent dans la législature leurs idées exagérées et excitèrent encore les chefs, qui avaient plutôt besoin d’être retenus, après la longue lutte qu’ils venaient de soutenir, que d’être poussés vers d’autres hasards.

Malgré certaines concessions, l’excitation ne discontinuait point.

C’est au milieu de ces discordes qu’eut lieu à Montréal l’élection d’un membre. Il y eut des rixes ; les troupes