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remarquer. Sur un front haut et b’.en développé rayon- nait l’intelligence. L’œil brillant comme une étoile lançait des éclairs lorsqu’il se trouvait en face d’un adversaire, d’autant plus qu’il était brave comme l’épée du roi ; et s’il n’a pas combattu en 1837, c’est uniqu - ment parcequ’il savait qu’il aurait perpétré un acte de démence impardonnable. Sa parole dans laquelle il y avait un grasseyement naturel et moqueur, était remplie de sel et de reparties promptes et acérées comme l’acier. Son esprit pétulant en fesait un causeur charmant dans les conversations amicales.

Si dans la contrariété il était mordant et impitoyable, particulièrement en temps de lutte ou d’élection, d’un autre côté il était d’une affabilité et d’une bonté admirables dans les relations intimes et familières. Quoique d’un caractère vif, il était cependant naturelle- ment doux et sympathique et il recevait chez lui avec distinction, avec bienveillance ; et les jeunes gens qu’il affectionnait tout particulièrement, l’aimaient on ne peut plus, pour l’hospitalité, l’urbanité et l’indulgence (|u’il leur prodiguait. Il .était l’ami du riche com i.e du pauvre et sa main généreuse fut toujours ouverte aux malheureux. Inutile de dire qu’avec de tels attributs il s’était acquis une grande popularité dans St. Eusta he, et dans le comté des Deux-Montagnes qu’il représenta dans le Par- lement durant un grand nombre d’années.

Sa résidence, à l’intérieur comme à l’extérieur, portait le cachet d’une demeure somptueuse et princ ère.

Il était à la tête d’un immense établissement de commerce qui attirait les chalands de plusieurs lieues à la ronde. Sa fortune était considérable, mais sa trop généreuse libéralité lui fit faire une brèche sérieuse et à sa mort sa succession était gravement affectée.

Quoique d’origine écossaise, il était canadien de cœur. Aussi, en 1837, il représentait avec M. Girouard le