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de la rébellion se recrutaient dans St-Benoît, dans Ste- Scholastique et autres paroisses du nord, qui avaient envahi et choisi St-Eustache comme lieu de ralliement, parce qu’en face du village se trouvait la rivière des Mille-Isles, qui offrait une barrière naturelle, un retran- chement que les troupes ne pourraient que difficilement franchir. Voilà pourquoi le malheureux village de St-Eustache fut choisi de préfe’rence par les rebelles, afin d’y concentrer leurs forces, leurs ope’rations militaires et où séjournait leur chef, le Dr Chénier. Aussi, cette infortunée paroisse,, quoiqu’hostile à la révolte, fut cepen- dant mise à contribution^ et cela, par la force, par le nombre et par la violence ; car elle fut maltraitée et pillée journellement^ pour nourrir et soutenir la garnison des insurgés.

Enorgueilli, enivré par son triomphe et de se trouver à la tête de l’insurrection du nord, rien ne pouvait l’en détacher ou l’arrêter sur cette pente glissante et péril- leuse. Preuve, c’est qu’au début des troubles, MM. Scott et Fèré qui, avec lui, étaient les hommes les plus influents comme les plus considérés par.ni les ré- voltés, firent de vains efforts pour le détourner de ses desseins et complots aussi impossibles que dangereux ; mais, comme ie dit M. Paquin, aucune influence ne put i^arrêter ou le maîtriser.

Un. jour cependant, la vérité des nouvelles remon- trances de M. Scott ainsi que celles bien appliquées par M. le curé Paquin, parurent lui faire entrevoir sa véritable position ; car sa tête était mise à prix, une proclamation lue à la porte de l’église de St- Eustache offrait $2,000 à qui le livrerait aux auto- rités militaires. Aussi, son front altier s’assombrit, sa tête se courba, il versa même des larmes en présence de M. le curé et de son entourage ; mais, comme on le suppose bien, il se dit sans doute en lui- même ; puisque je me suis trop, compromis et que ma