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historiens, des missionnaires, des orateurs, des colonisateurs, des poëtes, des militaires, des mathématiciens etc., etc., il a aussi fourni d’autres hommes fort distingués, instruits et dont les familles occupaient et occupent le premier échelon dans la haute société.


LES CHEFS.

Après la biogaphie de M. l’abbé Paquin, je me rendrai, sans doute, doublement agréable au lecteur, si à l’aide de quelques coups de plume, je lui présente ou lui trace à grands traits la figure ou le portrait des chefs de la rébellion de 1837 dans St. Eustache, et si je lui fais connaître la position que chacun d’eux occupait dans sa paroisse.

Je ne parlerai point des chefs étrangers à St. Eustache, de ces chefs turbulents dont la présence dans le comté des Deux-Montagnes fut si funeste à ses habitants et qui tous abandonnèrent le Dr Chénier et ses compagnons d’armes à l’heure du combat. Non, je ne veux pas parler de ces chefs plus pétulants en paroles qu’en actions, et qui furent néanmoins la cause première du soulèvement au comté des Deux-Montagnes.

Je laisse à d’autres historiens la tâche de dire si ces hommes ont eu raison de soulever non seulement leurs compatriotes, mais si au jour du-danger ils ont été justifiables de ne pas arrêter le combat et de tourner les talons à l’ennemi ; car ils devaient courir au devant des troupes royales pour se rendre et sauver la vie de tant de malheureux dont ils étaient et seront toujours responsables devant Dieu et la patrie. Oui, l’histoire nous dira si cet acte noble et patriotique de sauver des compagnons et d’épargner le village de St. Eustache, en coûtant au devant des troupes anglaises, ne valait pas mieux que fuir et abandonner le champ de bataille.