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dignes de mémoire comme dans le récit des événements publics et particuliers qu’il narrait avec concision, avec exactitude et avec toutes leurs circonstances. Tous ses mémoires qui restent sont des brouillons ou canevas écrits à la volée qu’il avait l’intention de mettre plus tard au net, mais il n’en eut pas le temps.

Il avait écrit l’histoire de l’Eglise en Canada ainsi que celle de son pays : ouvrage gigantesque qui da- tait du jour de la découverte de ce continent et qui ne se terminait qu’avec l’année 1842. Malheureusement et au moment même de mettre la clef à cet ouvrage principal qui lui avait coûté tant de voyages, tant de recherches, tant de veilles, tant de travaux et dont la publication aurait produit tant de bien, la mort vint le frapper. Cette histoire de l’Eglise et du pays qui for- mait plusieurs manuscrits volumineux, fut transportée après sa mort à l’évêché de Montréal ; mais le fruit de tous les travaux prodigieux de ce grand patriote ne devait jamais voir le jour, car cet ouvrage fut détruit (nous dit-on) lors de l’incendie de l’édifice épiscopal, en 1852.

Cette perte fut une véritable catastrophe pour la famille Paquin, et un grand malheur national au point de vue des lettres et de l’histoire du pays.

Des nécrologies écrites à la mémoire de M. Paquin, je dois reproduire celle publiée par les " Mélanges Religieux " et qui fera voir comment ce journal appré- ciait l’ouvrage historique du savant défunt :

" Au milieu de toutes ces occupations, au milieu de " tous ces travaux de fondation et de construction d’édi- " fices religieux, M. Paquin trouva encore moyen de ^’consacrer de fréquents moments à des recherches .^’ historiques sur le pays. Mais la mort a des rigueurs à ^^ nulle autre pareilles ; elle vient de nous l’enlever au ’^ moment où l’on s’y attendait le moins ; elle l’arrête au " milieu de ses utiles travaux et ne nous laisse plus qu’à