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" Européens, pourquoi n’établissez-vous pas des fermes " modèl.^s dans différentes campagnes où des jeunes " gens instruits puissent montrer aux habitants, par une " expérience prat que, la vraie manière de bien cultiver " leurs champs.

" M. Girouard (alors député pour le comté des Deux- " Monagnes), ajoute M. Faquin, était de cette opinion ; " mais sa- voix fut étouffée dans un temps où Ion ne ’* s’occupait que de révolte et de rébellion absurde. Que " pouvait le bon sens d’un membre distingué flottant " sur un océan de bêtises. "

En 1837, il aurait voulu maîtriser ou brider l’ambition, les aspirations comme l’ardeur téméraire des chefs de la rébellion, spécialement celles du pétulant Dr Chénier ; car s’il blâmait les abus vrais (et non ceux exagérés) que l’on reprochait alors au pouvoir exécutif, il blâmait encore plus les fauteurs exaltés d’une révolte inopportune et plus que prématurée. Il entrevoyait un effrayant ré- sultat, si non pour lui, du moins pour ses paroissiens qu’il chérissait avec tant d’amour et toute la tendresse d’un père éclairé et patriotique. Il recourut à tous les moyens possibles pour arrêter le Dr Chénier et préserver sa paroisse des fléaux qui allaient fondre sur elle, mais il échoua.

Comme historien désireux de s’instruire ,et d’instruire les autres et comme homme observateur, il n’avait pas de supérieur. Sa grande intelligence comme sa grande mémoire l’avaient porté à s’identifier avec l’histoire de tous les peuples et en particulier avec celle de son pays qu’il connaissait parfaitement.

Il avait parcouru presque toutes les paroisses de la province de Québec, afin d’y puiser des notes historiques dans les archives des fabriques et dans les bibliothèques publiques et celles des particuliers.

Il peignait avec une grande facilité les hommes et les choses, et il excellait dans le récit des faits généralement