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Son influence ne se fesait point sentir uniquement sur ses coreligionnaires, il l’exerçiit même sur tous les protestants de St. Eustache qui l’aimaient et le respec- taient.

Il avait un mot favori et coutumier qu’il appliquait à tousses inférieurs comme à tous ses in imes ; ce mot eta.it celui d’original : "Viens ici original ; tais- toi origi- nal", disait-il.

A propos de ce qualificatif et de son influence, je me rappelle qu’un protestant, riche cultivateur du village de St. Eustache, me disait un jour, en parlant du regretté M. Faquin : " Je l’aimais comme un père, et ce qui me plaisait en lui, c’étaient son sans gêne et sa fran- chise ; il était l’ami du riche comme du pauvre ; bien des fois il me taquinait, il m’agaçait et quand je me fâchais, il m’apostrophait toujours avec son mot favori que d’ailleurs il jetait à la figure de tous ceux qui badi- naient avec lui, et quant à moi, il me disait ; " Tais-toi donc original d’écossais. "

Tous ceux qui ont eu le plaisir et l’avantage de le connaître aiment à sj rappeler son originaUté comnne ses reparties promptes, spirituelles et quelquefois fan- tasques.

Gai, plaisant, ai’uable et fort hospitalier, il aimait la jeunesse qu’il se plaisait à recevoir, à instruire et à diver- tir même.

Grand fumeur, il ne se séparait jamais de sa. pipe de plâtre qui pour lui était le compagnon intime et joyeux de tous ses instants. Pour en donner la preuve, il faut savoir que après le feu de 1837, le presbytère n’existant plus, M. Paquin logeait sur l’une de ses fermes sise à i’e.xtrémité Est du village. Conséquemment, il a /ait à se transporter de son domicile à l’église plusieurs fois dans le cours d’une journée ; mais durant ces courses quoti- diennes ou ce va-et-vient nécessaire et répété, son cama- rade fumeur l’accompagnait toujours. Aussitôt qu’il