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rement dans un temps où ils venaient de tomber sous la puissance de la Grande-Bretagne et dans un temps où la population anglaise était dans une infime minorité’ dans ce pays, il eut été’ facile pour eux de faire cause com- mune avec les Anglais rebelles de l’Amérique et de se débarrasser de la couronne britannique. Mais les Cana- diens étaient trop royalistes pour abj urer leurs principes pc- litiques et ils préférèrent prouver et conserver leur ancien attachement pour le royalisme, en ne se rebellant point contre le parti du roi,, quoique à cette première époque de la domination anglaise au Canada, les représentants du pouvoir fussent étrangers et parLis injustes pour la race canadienne-française.

Dans la suite, cette nation dite canadienne-française conserva les mêmes sentiments de fidélité et d’attache- ment pour le roi. La guerre de 1812-1815, comme la glorieuse bataille de Chateauguay, l’attestent hautement. Il devait en être ainsi en 1837, malgré les maux que certains tribuns reprochaient avec raison au pouvoir exécutf, mais qu’ils exagérèrent et envenimèrent au lieu d’essayer à les faire disparaître.

Puisque ’a très grande majorité de la population fran- çaise a toujours été royaliste, pourquoi faire un crime à mon père d’avoir nourri les mêmes sentiments ? Et d’ail- leurs, quelle a été de tout temps la politique de mes ancêtres comme celle de leurs d-^scendants au Canada ?

En principe, ma famille a toujours préféré des institu- tions constitutionnelles régies par une tête couronnée ou gouvernées par un monarque honoré du respect et de