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que la narration faite par le dit François Cabana touchant les paroles, la peur et la fuite du Dr Chénier, est d’une exactitude scrupuleuse. Mais je dois faire remarquer que com’-ne M. Robillard avait pris une autre direction pour s’enfuir, il n’a pu être témoin de la mort du Dr Chénier.

Je dois ajouter de plus que le dit Joseph Robillard, en me donnant des détails émouvants de sa fuite sur la glace, m’a formellement dit : " Mon passage sur la glace

  • ’ vis-à-vis l’église a été miraculeux ou plutôt dû à la

" bonté du capitaine Globensky. Il me sembla alors " que ce dernier avait donné l’ordre à ses volontaires de " tirer au-dessus de ma tête, afin de me presser de fuir " avec plus de ce ériié, ce que je fis ; car sans cela et " comme je passais à vingt pas de sa compagnie, elle " aurait pu facilement me fusiller si elle l’eût voulu.’ Enfin il aimait à me dire que sa persuasion avait toujours été que M. Globensky avait voulu l’épargner et que si ces ordres n’eussent pas été donnés, il eut été certai- nement tué.

Je déclare aussi que pas un citoyen de ma paroisse ou de mon village n’a parlé en mal du capitaine Glo- bensky pour la part qu’il a prise aux troubles de 1837 ; au contraire, et moi comme mes paroissiens, nous n’avons toujours eu à décerner que des louanges à ce vieux mili- taire, à ce vieux type de gentilhommerie pour les ser- vices qu’il a rendus aux malheureux insurgés du 14 décembre 1837, et pour avoir toujours été fidèle à son roi et à sa religion. 19