Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/341

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 277 —

" durant quelques minutes dans ma maison, les mains ’* placées derrière le dos (coutume habituelle), écoutant " le vacarme peu rassurant des assaillants qui allaient " envahir le village, la curiosité me poussa à voir ce qui " se passait au dehors ; mais en ouvrant une croisée, un

  • ’ messager importun ou un avant-garde que l’on nomme
    • boulet et que l’artillerie royale me faisait l’honneur de

" diriger contre mes pénates, passa à quelques pouces " de la partie la plus proéminente de mon visage, mon " pauvre nez, et le frisa à tel point que sa couleur et son " odorat en furent presque supprimés. Oh ! c’est alors " que je m’interpellai et que j’eus le bon sens de dire à " mon individu : St. Germain ! tu es un imbécile et i] " est temps pour toi d’abandonner ton gîte, si tu ne veux " pas tomber sous le plomb du chasseur ou être grillé •* comme un renard dans sa tanière ! Aussi, c’est ce que " je me proposai de faire à l’instant ; mais ITiomme pro- " pose et le diable dispose quelquefois. A peine avais- " je levé le pied lestement que je fus saisi, garrotté " comme une momie égyi^tienne par les soldats anglais, " et entraîné à leur remorque comme un vil scélérat II " fallut bien me résigner, et je commençai à réfléchir " sérieusement sur ma peu enviable position. Je " m’acheminais piteusement vers je ne sais où, lorsque " je fus agréablement surpris de voir accourir vers moi " le capt. Globensky, mon gendre, qui sans demander " de permission à mes sbires, coupa mes liens et m’arra- " cha des mains de cette soldatesque sans gêne et furi- " bonde, qui vociférait contre moi les noms prosaïques de