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la nuque ou le chignon du cou et me poussa en dehors de la prison, en me disant : " Sauve-toi donc, et lai~se- moi donc tranquille avec tes remercîments. " J’ai toujours conservé une reconnaissance sans bornes au capitaine Globensky pour m’avoir sauvé de la prison ; et je me fais un devoir de dire devant Dieu qui me voit et m’entend que, un grand nombre d’insurgés ont dû leur salut à la bonté et à générosité de ce brave gentil- homme.

Je n’ai pas vu tuer le Dr. Chénier, mais il est reconnu par tout le monde qu’il a été tué aussitôt qu’il eut sauté par la fenêtre de la chapelle de la Ste. Vierge dans le cimetière et lorsqu’il se sauvait. Il est faux de dire que son cœur a été promené dans le village au bout d’une baïonnette, et c’est un coiite imaginaire ou mensonger que personne ne croit dans St. Eustache.

En terminant, je dois dire que je ne condamne aucune- ment la formation de la compagnie des volontaires du capitaine Globensky, et cela pour trois raisons : la pre- mière, parce qu’elle a été formée par des citoyens hono- rables de St. Eustache qui voulaient se protéger contre nos persécutions ; la seconde, parce que si le capitaine Globensky n’eût pas figuré en 1837, moi et mes compa- gnons d’armes nous n’aurions pas été protégés ; la troisième enfin, parce que si un nouveau 1837 surgissait je m’enrôlerais dans une telle compagnie, vu que je condamne aujourd’hui les chefs exaltés de la rébellion qui, sans jugement et sans humanité, nous ont follement conduits à la boucherie.