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c’est-à-dire en face du Grand-Moulin, d’où nous pûmes voir le résultat de la bataille du 14 de décembre.

Comme un grand nombre de rebelles fuyaient et s’orientaient sur le lieu que nous occupions, j’en vis un que je reconnus et avec lequel j’avais eu maille à partir avant la bataille, parce qu’il avait voulu me faire pri- sonnier et m’amer^er au camp du Dr Chénier. Etant encore sofis l’effet momentané d’une colère légitime, produite par les mauvais traitements que lui et d’autres m’avaient fait endurer, je le fis prisonnier et je le conduisis quelques moments après au village où je le livrai aux autorités militaires. Mais des le lendemain, ce prison- nier, du nom de Alexandre Poirier, qui vit et réside encore dans St-Eustache, fut mis en liberté par le capitaine Globensky.

J’ai vu, le lendemain matin de la bataille, et avant le départ des troupes pour St-Benoît, le corps du Dr Chénier qui était exposé décemment sur le comptoir de l’hôtel Addison ; et je dis que celui qui rapporte que " le corps du Dr Chénier aurait été mutilé, et que son cœur aurait été porté au bout d’une baïonnette " conmiet un mensonge ignoble, car rien de tel n’est arrivé, et il faut que ce raconteur soit bien méchant ou bien innocent pour faire un récit aussi mensonger.

J’affirme aussi que j’ai toujours entendu dire que, aussitôt que le Dr Chénier fût sorti de l’église, il fut tué d’un coup de feu tiré sur lui lorsqu’il fuyait et voulait franchir le cimetière qui touchait à la dite église.

De plus, j’approuve la formation de la compagnie des