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encore et qui témoigneraient hautement on faveur de mon père ; mais ce serait un travail superflu, fastidieux, et je ne veux crier entre autres déclarations que la suivante, vu qu’elle se rattache à un fait particulier qui en sus est prouvé par un autre déclarant, et qui montre ce qu’a été mon père en 1837.

M. Thomas Brunet, le premier déclarant, est possesseur d’un bel établissement agricole, et c’est un cultivateur aussi à l’aise que bien considéré dans St-Eustache. C’est en outre un homme d’un jugement rare et il est renommé par son esprit vif et naturel comme pour ses reparties promptes et fines. Voici sa déclaration :


DÉCLARATION DE THOMAS BRUNET.

Je, soussigné, Thomas Brunet, résidant dans le rang du Lac de la paroisse de St-Eustache, déclare que, en 1837, j’étais un loyal sujet de Sa Majesté et que j’eus à endurer bien des persécutions de la part des rebelles de l’époque. Aussi, je fus obligé comme beaucoup d’autres d’abandonner ma femme, mon enfant et ma demeure pour aller me réfugier dans la paroisse de St-Martin, voisine de la nôtre, qui était restée loyale et attachée au gouvernement.

Le jour de la bataille, une partie des loyaux qui s’étaient retirés dans la paroisse de St-Martin, et accompagnés de l’un des messieurs Dumont, co-seigneur de la seigneurie des Mille-Isles, qui, lui aussi, était loyal, se rendirent avec moi sur le bord sud de la rivière Jésus,