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le soulèvement ou la rébellion d’un certain nombre de notre population contre le gouvernement du temps.

Les griefs vrais ou supposés que les chefs de la révolte reprochaient aux autorités gouvernementales devaient être combattus, selon nous, non pas par la force des baïonnettes, mais par des moyens pacifiques et constitu- tionels ; car nous savions que le soulèvement et l’armement dérisoires des révoltés entraîneraient indubitablement de grands malheurs et qu’ils seraient étouffés dans le sang de nos malheureux compatriotes.

L’exaltation et l’effervescence des révoltés avaient été tellement chauffées à blanc par les chefs, et la haine in- qualifiable que les orateurs révolutionaires s’appliquaient à nourrir et à exciter chez leurs partisans contre les loyaux avait été st bien prêchée, que toute la population paisible et loyale fut exposée à des avanies impardonnables et à des persécutions odieuses. Les persécutés étaient non-seulement menacés de toutes espèces de malheurs, voire même de la pendaison, mais ils étaient pourchassés comme des bêtes fauves et ils étaient obligés d’abandon- ner leur domicile au pillage pour s’aller cacher, soit dans les bois où ils périssaient de froid, soit dans les paroisses voisines où ils allaient demander secours et refuge. Et toutes ces injustices et affronts humiliants, parcequ’ils ne voulaient point faire la folie de prendre les armes et de se rebeller.

Ce triste état de choses avait tellement épouvanté et exaspéré les habitants paisibles, qu’ils décidèrent de