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SECONDE DÉCLARATION DE M. JEAN-BAPTISTE PROULX DIT CLÉMENT.

Après la déclaration que j’ai donnée à C. A M. Globensky, écr., en date du 20 de décembre dernier (1877) je dois y ajouter la suivante:

Je, soussigné, déclare et affirme que l’on commet un mensonge flagrant lorsque l’on dit que "le cœur du docteur Chénier aurait été arraché de sa poitrine pour en faire un objet de curiosité ; de plus, qu’on laurait promené au bout des baïonnettes des soldats et qu’enfin l’on aurait mutilé son cadavre."

Je dois ajouter que j’ai lu dans le journal L’Opinion Publique du 14 de février courant (1878), un récit fait par un nommé Félix Payriard dit Bourguignon sur la bataille de St. Eustache, livrée le r4 de décembre 1837.

Je me crois obligé de faire remarquer que le scieur de bois de M. Alfred Garneau, ou le dit Payriard, a dû répéter bien innocemment ce qu’il a entendu dire, car il mentirait s’il soutenait que le Dr Chénier, après s’être évadé de l’église aurait combattu les troupes en face de cet édifice, soit en se cachant près d’un mur, soit en escaladant le dit mur, pour tirer sur les soldats anglais' et qu’énfin, après avoir été blessé mortellement, il serait tombé du côté des Anglais où il aurait été achevé à coups de crosse de fusil.

Il mentirait aussi, s’il soutenait que le cœur du Dr Chénier aurait été montré par curiosité et que quand un patriote passait, on lui criait : "Viens donc voir ton Chénier, comme il avait le cœur pourri !.."