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de St-Eustache ; population qui, tous les jours, était exposée à la persécution injuste des insurgés ou patriotes de cette époque ; et persécutions odieuses que j’eus à endurer moi-même ainsi que tous les loyaux ou consti- tutionnels paisibles, et cela parce que nous ne voulions point nous rebeller et faire la folie de recourir aux armes pour obtenir le retranchement des abus vrais ou supposés que les chefs des patriotes signalaient alors.

Ayant recruté moi-même quelques hommes pour aider à former cette compagnie et en ayant fait partie à titre de simple soldat quoique j’avais dans le temps le grade de capitaine dans la milice, je sais toute la part qu’elle a prise à la bataille de StEustache.

Conséquemment, je me rappelle fort bien que la compagnie était venue se poster sur une langue de terre qui se trouve au sud-ouest de l’église et de la rivière du Chêne et qui sépare le village de St-Eustache. Je me rappelle iort bien aussi que cette compagnie était très exposée, parce que les balles et les boulets lancés par les troupes royales (qui se trouvaient de l’autre côté de la rivière) venaient siffler avec un son aigu au-dessus de nos têtes ef que l’une de ces balles vint s’aplatir ou s’arrêter sur la garde de mon sabre. Et ce dont j e me souviens parfaitement, c’est que lorsque le capitaine Globensky vit que l’église ainsi qu’une partie du village étaient en feu et que les patriotes fuyaient dans toutes les directions, il me dit alors : " Capitaine Choquet, Je laisse ma compagnie sous votre commandement, avec