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pable devant Dieu et devant les hommes ; car n’a-t-on pas vu en France et ailleurs, le peuple se diviser et se faire une guerre à outrance ? N’a-t-on pas aussi vu le frère contre le frère, le fils contre le père se soulever et prendre les armes les uns contre les autres ? Enfin, les atrocités de 1789 à 1800 n’ont-elles pas forcé les émigrés, les proscrits, la noblesse de France à s’allier avec les ennemis de ce pays pour le combattre ? Condé n’était-il pas à leur tête à Coblentz ?

Oui, l’on n’aurait qu’à ouvrir l’histoire des révolutions pour y trouver des pages sanglantes et terribles. Alors quand dans un pays comme le nôtre ou une partie de la population paisible eutà endurer des persécutioiis injustes de la part des révoltés de 1837, parce qu’elle ne voulait point se joindre à une rébellion dangereuse et plus que prématurée, était-il étonnant de voir des citoyens aigris, traqués et chassés comme des bêtes fauves, user de repré- sailles, s’unir non avec l’étranger comme on le fit en France lors de la révolution, mais entre eux et s’enrôler dans des compagnies de volontaires afin de se protéger ?

N’ai-je pas prouvé par la déclaration de Antoine Poi- rier dit Desloges, que son frère Thomas et lui-même figu- raient parmi les insurgés et qu’ils allèrent au-devant de la compagnie de mon père pour la combattre, et cepen- dant leur oncle, Eustache Cheval (renommé pour sa bravoure) et un de leurs frères étaient enrôlés et faisaient paitie de cette compagnie de volontaires ?

Est-ce que le brave capitaine Choquet n’était pas aussi dans la compagnie de mon père, et il combattait