Page:La rebellion de 1837 à Saint-Eustache.djvu/261

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 197 —

avec un dévouement héroïque. Honneur leur en soit donc rendu.

Je ne désapprouve point non plus l’excellence et l’op- portunité des représentations des députés de la nation, si elles eussent été faites avec mesure, avec sagesse, quand ils demandaient des réformes, un gouvernement responsable et le redressement des griefs dont ils se plaignaient alors avec raison ; mais je ne puis que con- damner avec le clergé, avec M. l’abbé Paquin, avec O’Connell et avec la très grande majorité du pays, la prise des armes, et particulièrement les persécutions et les vexations des patriotes envers les loyaux ou envers la population paisible de St-Eustache.

A cette époque de la rébellion, toutes les familles paisibles furent contraintes de fuir leurs demeures, de laisser leurs ménages qui furent saccagés et pillés par les révolutionnaires. Le mari, avec la douleur et la rage dans le cœur, était obligé d’abandonner son épouse, ses enfants, afin d’échapper à l’emprisonnement et à la per- sécution. La dictature improvisée de certains chefs ex- altés avait étouffé les beaux sentiments de respect et de générosité que la population de St-Eustache se prodi- guait avant ces jours de malheur ; car les tourments in- fligés aux loyaux n’étaient que la conséquence odieuse qu’engendre une guerre civile.

Si mon père s’est mis à la tête d’une compagnie de volontaires, il y a été obligé par ses concitoyens et par les avanies sans nombre auxquelles lui et la grande ma-