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' Ici nous n’avions aucune de ces proscriptions infa- mantes propres à exaspérer les plus calmes parcequ’elles touchent à ce que l’homme a de plus cher, sa croyance religieuse et son honneur personnel ; tous les sujets de plaintes se bornaient à la mauvaise administration, à l’irresponsabilité des ministres, à leur partialité dans la distribution des faveurs gouvernementales. Et cependant M. Papineau poussait indubitablement à la révolte, et il ne pouvait se le cacher, et avec la haute intelligence dont il était doué, il ne pouvait pas ne pas prévoir les conséquences fatales qui devaient en résulter. Main- tenant était-il mu réellement par l’intérêt du bien public, ou bien travaillait-il (comme on l’a prétendu alors) pour satisfaire son ambition personnelle, dans l’espérance de devenir le chef d’une république qu’il aurait fondée en l’arrachant à l’Angleterre ? Nous ne pouvons réellement pas dire auquel de ces deux sentiments il obéissait, mais dans l’un ou l’antre cas, il s’est montré ou un agita- teur imprudent, en conduisant la partie du peuple qui le suivait, à la révolte, sans préparatifs, sans armes, et avec toute l’évidence d’un insuccès certain, ou bien encore il a obéi à un sentiment d’ambition désordonnée à laquelle il sacrifiait de gaieté de cœur la vie de ses compatriotes et le repos de son pays, et dans l’un ou l’autre cas il est également blâmable.

" Maintenant, pour appuyer ce que nous venons de dire relativement à l’insurrection et à M. Papineau, nous citerons une autorité que personne n’oserait récuser, c’est celle du grand O’Connell lui-même.