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révolte, comme disait un journal du temps ; cependant il ne réussit jamais à rallier tous ses concitoyens à ses opinions.

" On a comparé dans le temps M. Papineau à O’Con- nell, mais il y a une diflférenee bien grande entre ces deux hommes et la position de leurs concitoyens vis-à- vis de l’Angleterre.

" L’agitateur irlandais était catholique, c’est-à-dire que la religion dans laquelle il était né était, aux yeux de la loi, une cause d’exclusion de l’arène parlementaire, ouverte à ceux-là seuls qui professaient la religion de l’Etat. Il eut donc à forcer d’abord le parlement à le recevoir au nombre de ses membres. La loi protestante, fille du fanatisme, avait fait du protestant un tyran et du catholique un esclave. D’après cette loi le catholique était indigne de toute fonction civile et militaire, inca- pable de remplir les emplois les plus subalternes de l’administration, et ne lui reconnaissait d’autre droit que celui de payer des impôts aussi onéreux qu’humiliants. C’est cette dégradation politique qu’il fallait faire cesser. Par quel prodige d’efforts, d’influence et de talents O’Connell réussit-il à atteindre ce but aussi noble qu’il était alors invraisemblable ? Il faudrait bien des pages pour le faire connaître. Il suffit de dire qu’il y réussit, et que toujours il sut maintenir le peuple irlandais, ce peuple ardent et emporté comme le français, dans les bornes de la légalité, et qu’il n’employa jamais que les moyens que la constitution lui fournissait.