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c’était un de ces actes d’aberration populaire que l’on ne sait comment qualifier.

" Prétendre, comme a voulu le faire entendre le Di O’Callaghan, que ni lui ni M. Papineau ne savait que le mouvement aurait lieu, est une assertion dérisoire.

" Les chefs étaient en communication constante entre eux, on ne pouvait cacher à M. Papineau les préparatfs qui se faisaient pour le soulèvement : ce soulèvement n’était que la conséquence du projet d’indépendance pour le Canada et par suite de sa formation en répu- blique, projet caressé par M. Papineau, comme les témoins de ces événements l’affirment, et comme sa lettre trouvée dans les papiers de M. Nelson le confirme. D’ailleurs la république était considérée par beaucoup comme un fait accompli, puisque plusieurs des chefs, entre autres le Dr Chénier, signèrent des reconnaissances au nom de la république canadienne dont ils se décla- raient les directeurs provisoires. Et puis la présence de M. Papineau à St-Denis, le jour de la bataille, et son désir (selon lui) de prendre part au combat ne sont-ils pas une une approbation de la prise d’armes.

  • ’ L’agitation publique maintenue par les assemblées,

les discours, les articles des journaux, ne pouvait aboutir à autre chose qu’à la révolte, à moins que le peuple ne fût maintenu dans les bornes de la modération et des moyens légaux par celui qu’on regardait comme le chef ; mais c’est ce qu’il ne fit jamais : au contraire, par sa parole ardente et ses violences il soufflait sans cesse la