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vent, comme Thon. L. Dumouchel et M. Damien Masson, soutiendraient-ils que la prise des armes a eu sa raison d’être ?

J’ai eu l'occasion et à diverses reprises de parler de ces événements avec M. Damien Masson, l’homme le plus influent dans St-Benoît, qui en 1837 était l’un des plus fervents patriotes de l’époque. Quoique jeune, il était alors comme aujourd’hui rempli des plus beaux sentiments patriotiques et il s’était laissé enthousiasmer par les discours entraînants des orateurs ou des tribuns du temps. Sans nul doute que lorsque l’on faisait appel à sa bravoure et à son amour pour sa patrie, il eût versé son sang pour protéger sa nationalité, sa religion, si elles eussent été en danger ; mais maintenant que les jours de 37 sont passés, il n’hésite pas à dire qu’il a été trompé et qu’il désapprouve les fauteurs ou les promoteurs de l’insurrection.

L’on me dira sans doute : vous avez beaucoup parlé des chefs de la rébellion du comté des Deux-Montagnes, mais ces chefs obéissaient à un autre chef, qui portait le nom de Louis-Joseph Papineau, le grand tribun, et n’est ce pas lui qui a provoqué, organisé et produit la révolution ?

A cette question très pertinente, je suis heureux de laisser répondre pour moi un jeune historien distingué, M. F. N. Carrier, fils d’un patriote de 37, qui récemment a publié un ouvrage important sur les événements de 1837 et 1838, où il dit en terminant son étude