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Preuve que les soldats de l’insurrection ne croyaient pas au danger ou qu’ils ne seraient pas appelés à com- battre, c’est que sur mille hommes à peu près qui s’é- taient parfois réunis au camp de St-Eustache, le plu» grand nombre s’évada lorsqu’il apprit que les troupes anglaises devaient venir attaquer le village ; et en défini- tive il n’en resta que 250 à 300 le jour de la bataille. Et parmi ces derniers combien y en a-t-il qui croyaient véri- tablement à l’arrivée des troUpes anglaises et combien y en a-t-il eu qui, malgré eux, ont été forcés de se mettre en défense ou à faire le coup de feu ?

30 Si je nommais tous les chefs qui au début de l’in- surrection et avant même la bataille se sont appliqués à soulever le peuple et à tenir les insurgés en efferves- cence, et si je demandais combien il y en a eu parmi eux qui sont restés sur la brèche, devrais-je répondre catégoriquement ? Non, l’histoire répondra pour moi et dira si celui qui est resté seul à la tête des insurgés de St-Eustacbe a eu tort ou raison de les offrir en holo- causte, et si ceux qui les ont abandonnés peuvent être justifiés, soit parce qu’ils reconnaissaient enfin la folie de leur défense ou parce qu’ils se seraient laissés entraîner par d’autres motifs. Quant à MM. Scott et Féré^ s’ils doivent être blâmés pour avoir soulevé leurs conci- toyens au début des troubles, ils ont plus tard racheté leur faute en se retirant et en conseillant aux révoltés de mettre bas les armes.

40 De plus, y avait-il entre les insurgés une organisa- tion et une entente parfaite ? Enfin, y àvait-il entre les