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demnisés et moi je ne le fus pas. Ma maison, mon nïé- nage, ma grange et toutes mes dépendances furent sacca- gés et brûlés. Enfin, quand la commission du gouver- nement siégea à St-Eustache pour établir les pertes de ceux qui avaient droit à l’indemnité, je présentai ma ré- clamation qui s’élevait à p^88o, et après diverses inter- rogations je me retirai sans savoir pourquoi je n’avais pas reçu plus tard cette indemnité.

Oui ! en retour de mes sacrifices et de mon généreux dévouement, j’ai été classé parmi les hommes méconnus, les parias ! et j’ai vu ceux qui m’avaient entraîné à la révolte être néanmoins récompensés, quoiqu’ils fussent bien plus coupables que moi.

Oh ! si j’avais connu toutes les roueries du mensonge et de l’intrigue, j’aurais sans doute reçu mon indemnité et je n’aurais pas aujourd’hui à gémir sur le sort de ma seconde épouse et de ses enfants qui, après ma mort, auront le pavé de la rue pour partage. Mais j’espère qu’en récompense de ma franchise devant le commissa- riat et de l’acte que l’on m’a fait accomplir en 1837, acte qui m’a été dicté par mes chefs et ma conscience, Dieu voudra bien les prendre sous sa protection, si toutefois un ami généreux ne pétitionnait pas derechef auprès des autorités gouvernementales, pour leur faire obtenir cette indemnité à laquelle ils ont droit.

Je déclare de plus que je ne blâme point le capitaine Globensky pour la part qu’il a prise aux événements de 1837, en se mettant à la tête d’une compagnie de volon- taires ; car je comprends aujourd’hui que si j’eusse été