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DÉCLARATION DE BENJAMIN LANGLOIS DIT TRAVERSY»

Je, soussigné, déclare qu’après avoir entendu la lecture de la déclaration donnée par mon frère, Luc Langlois dit Traversy, en date du 23 avril dernier (1877), je la ratifie et confirme dans toute sa forme et teneur, à l’ex- ception néanmoins de la partie qui se rattache à la ten- tative d’emprisonnement de Messires Paquin et Desèves, acte auquel je n’ai pris aucune part Mais j’ai été au devant de la compagnie du capitaine Globensky avec mon frère, puis j’ai combattu à ses côtés dans l’église.

Je sais aussi qu’avant la bataille, l’on parlait d’un par- lementaire envoyé par le général Colborne dans le but de nous faire des propositions ; mais cet émissaire reçut en échange de ses offres de paix des coups de feu. Est-ce sur lui ou sur un autre que j’ai eu ordre de tirer et que j’ai descendu de son cheval ? Je n’en sais rien, mais tout ce que je sais, c’est que je n’ai jamais été poltron et que je n’ai jamais eu froid aux yeux, et, sans gloriole, je puis dire que j’ai été l’un des plus hardis patriotes de 1837.

Quant au Dr. Chénier, je sais qu’il s’est enfui par la fenêtre de la chapelle de la Ste-Vierge, et cela avant moi et plusieurs autres insurgés. Après avoir pris le temps de panser un pauvre malheureux du nom de Courville qu’un boulet avait frappé au flanc gauche et qui mourut dans l’église des suites de cette blessure, je suivis le même chemin qu’avait pris le Dr. Chénier et je le trou- vai gisant sur le sol, près du petit pont qui traversait le fossé du cimetière et dont parle François Cabana dans sa déclaration. Il venait d’être tué par les troupes an-